Distractions au volant : Chaudière-Appalaches attentive sur la route
Avec 46,6 % d’accidents reliés aux distractions au volant en 2022, Chaudière-Appalaches se situe dans le premier tiers des régions administratives québécoises, selon le plus récent sondage de l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ).
Texte de Louis-Antoine Lemire
Sur les 565 accidents survenus l’an dernier en Chaudière-Appalaches, quatre sur dix indiquaient que la distraction au volant était l’une des causes probables. À titre comparatif, la moyenne québécoise est de 51,5 %. L’endroit où le pourcentage est le plus faible est le Nord-du-Québec (33,8 %) et le plus élevé dans la région de Montréal (56,1 %). « Vous pouvez vous donner une tape dans le dos, mais il ne faut pas baisser les bras », a prévenu le directeur général de l’ADPQ, Didier Deramond.
Questionné à savoir pourquoi Chaudière-Appalaches tirait avantageusement son épingle du jeu, M. Deramond a admis qu’il est difficile d’identifier une raison précise. Cela dit, il a fait référence à la configuration routière de la région qui est plus rurale qu’urbaine. « Dans certains centres, les piétons et les cyclistes sont plus nombreux. Cela peut contribuer à rendre les zones accidentogènes », a-t-il souligné.
IDENTIFIER UN DANGER
Selon le sondage de l’ADPQ, 30 % des gens sont incapables d’identifier une distraction au volant. Certes, le téléphone cellulaire est connu de tous, mais il y a d’autres éléments qui peuvent déconcentrer un automobiliste, estime le directeur général.
« Ça peut être une mère qui remet la suce à son bébé, quelqu’un qui décide d’aller chercher quelque chose dans le fond du véhicule, une conversation téléphonique passionnée ou des gens qui se maquillent ou se rasent au volant. Également, les écrans dans les automobiles sont presque rendus des cinémas maison, alors ça peut attirer l’attention. »
Les distractions au volant sont plus fréquentes de mai à octobre, lorsque la température est plus clémente. Selon M. Deramond, les automobilistes sont moins préoccupés par les conditions de la route en période estivale. « Il fait beau et la chaussée est sèche. L’attention est un peu relâchée lorsque les conditions sont excellentes. »
AMÉLIORER LE BILAN
Parmi les moyens à prendre pour améliorer le portrait, le grand manitou de l’ADPQ pense que l’ajout de radars photo pourrait être bénéfique. « Nous développons des technologies avec différentes compagnies afin d’être en mesure de photographier les gens qui utilisent leur appareil mobile au volant. »
D’ailleurs, on peut lire sur le site Internet de la Société d’assurance automobile du Québec que l’amende pour l’utilisation d’un téléphone au volant varie entre 300 et 600 $. De plus, ce délit peut faire perdre cinq points d’inaptitude sans oublier que le permis de conduire pourrait être suspendu en cas de récidive.
« L’objectif n’est pas de gonfler les coffres de l’État et de donner des contraventions pour le plaisir. En fin de compte, nous voulons sensibiliser tout le monde. J’implore les gens à garder leur attention sur la route. Les automobilistes ont carrément une arme entre les mains, alors il faut l’utiliser à bon escient. »