Dossier amiante : la Ville de Thetford Mines souhaite être consultée

Le gouvernement du Québec a annoncé, lors du dépôt de son budget 2022-2023, des investissements de l’ordre de 61 millions $ sur six ans pour la mise en œuvre d’un plan d’action et de gestion de l’amiante et des résidus miniers, ainsi que pour la bonification de l’aide à la réhabilitation de terrains contaminés. 

Selon la Ville de Thetford Mines, il s’agit d’un pas dans la bonne direction, mais il est difficile à ce moment d’évaluer la portée de ce plan puisqu’elle ne possède aucun détail, notamment concernant l’enjeu majeur du dossier, soit les règles entourant la présence et la manipulation de matériaux contenant de l’amiante. 

« Ce gouvernement semble vouloir faire quelque chose puisqu’il y a de l’argent sur la table. Par contre, nous exigeons encore de faire partie des discussions. Le gouvernement le fait dans d’autres dossiers. Il assoit les intervenants autour de la table, leur dit vers où il se dirige et ils échangent ensemble. Malheureusement, nous n’avons pas eu l’occasion de le faire », a déploré le maire Marc-Alexandre Brousseau lors d’un entretien avec le Courrier Frontenac. 

À son avis, la mise en œuvre du plan gouvernemental est probablement bien, mais il ignore si celui-ci répondra réellement aux attentes du milieu. « Cela aurait été tellement plus simple si nous avions été impliqués dans la démarche. Nous serions probablement plus contents aujourd’hui. Présentement, nous n’avons pas le choix de demeurer sur nos gardes parce que dans le dossier de l’amiante, ç’a toujours été difficile. »

Le maire Brousseau rappelle que la révision des règles doit absolument avoir lieu puisque celles-ci engendrent des coûts supplémentaires à la Ville, aux entreprises et aux citoyens. 

« Je suis dans ce dossier depuis que je suis maire, soit huit ans, et la situation s’est toujours empirée. Juste à la Ville, cela représente quelques millions $ par année. C’est pour cela qu’il est important d’avoir quelqu’un en face de nous pour le dire. Nous sommes les principaux concernés et nous connaissons le plus cet enjeu. Actuellement, ce sont tous des gens qui n’ont jamais vu d’amiante de leur vie qui vont décider de ce que nous allons faire. C’est pour cela que nous sommes très ambivalents. Il faut absolument respecter les acteurs du milieu et les inclure dans la démarche. »

Considérant les centaines de millions de tonnes de résidus miniers représentant un potentiel économique immense, il s’avère également impératif, à son avis, que les règles du jeu soient claires afin qu’elles bénéficient de conditions leur permettant d’opérer et, conséquemment, d’évaluer le potentiel de rentabilité de leur investissement.

Entourant la mise en place d’un observatoire scientifique, encore là, le maire Brousseau affirme détenir peu de détails et réitère la volonté qu’il soit neutre et autonome. « La Santé publique n’a pas démontré une grande impartialité dans le dossier de l’amiante. C’est pour cela qu’il doit être entièrement indépendant. »