Entre 60 et 70 millions $ de travaux à prévoir
THETFORD – Le système d’égout désuet de la Ville lui cause des problèmes depuis plusieurs années. Afin de respecter les normes environnementales, Thetford Mines doit injecter entre 60 et 70 millions $, des sommes qu’elle ne possède pas à l’heure actuelle.
« On parle de travaux pour séparer les égouts du réseau pluvial. Il y a plusieurs endroits en ville où les eaux pluviales s’en vont dans le même tuyau que les égouts. Quand il y a de fortes pluies, c’est là qu’il y a des déversements qui s’en vont jusque dans la rivière Bécancour », explique le maire de Thetford Mines, Marc-Alexandre Brousseau.
Ce problème est suivi de près depuis près de quatre ans, mais il existe depuis les années 1970. Ce sont cependant les normes du ministère de l’Environnement qui sont devenues plus sévères. « Depuis la mise en place de l’intercepteur, dans les années 1970, la Ville a toujours eu ce problème sauf que les exigences ont augmenté au niveau de l’environnement. Autrefois, nous avions droit un nombre de débordements qui est trop élevé aujourd’hui », soutient le directeur du Service des travaux publics de Thetford Mines, Olivier Grondin.
« Depuis trois ou quatre ans, nous avons entrepris un grand projet afin de trouver des solutions. Nous avons plusieurs travaux à faire pour régler la problématique. On a réalisé une première étape importante l’an dernier par la pose d’une conduite réservoir sur la rue Simoneau. Cette année, nous installerons une autre conduite réservoir sur la 8e Avenue Nord », ajoute M. Grondin.
Ces travaux représentent des dépenses énormes pour la Ville qui s’est donc entendue avec le ministère de l’Environnement sur une somme annuelle à mettre sur ceux-ci. « Ça prendra énormément de temps avant de régulariser la situation. Ce que nous avons évalué comme travaux à faire pour pouvoir tout régulariser c’est 60 à 70 millions $. C’est énorme comme coûts et nous sommes censés les assumer au complet. La base annuelle que nous avons soumise au gouvernement, notre capacité d’investir, c’est plus ou moins 1,5 million $ par année. Nous ne sommes pas capables de payer plus que ça », précise M. Brousseau.
En effet, Thetford Mines est seule responsable de défrayer les coûts des travaux et il n’existe aucune aide financière ou programme afin d’amoindrir le fardeau thetfordois. « Nous pouvons cependant nous servir de l’argent que nous recevons sur les retours de taxes sur l’essence et c’est ce que nous faisons actuellement », mentionne M. Grondin. Le maire ajoute que les subventions sont possibles à aller chercher, mais elles ne se font qu’une à la fois et ne sont pas très élevées.
« La situation s’est quand même beaucoup améliorée. Il y a un temps où c’était vraiment pire, mais avec les années et en investissant, on réduit toujours davantage cette situation. C’est sûr qu’éventuellement, il faudrait arriver à séparer partout en ville le système pluvial des égouts pour ne plus que ça déborde », conclut M. Brousseau.
L’une des plus polluées
Rappelons qu’en avril 2013, le COURRIER FRONTENAC mentionnait dans un article que selon plusieurs études hydrographiques, l’indice de qualité de l’eau de la rivière Bécancour était très mauvais en aval de la ville de Thetford Mines, l’un des pires dans l’est du Canada dans certains secteurs. Cette situation aurait une influence majeure sur tout l’écosystème de la région.
Les coliformes fécaux constituent le principal facteur polluant provenant principalement des eaux usées de Thetford Mines. Les différentes études de multiples sources répertoriées démontraient une augmentation de la concentration en coliformes fécaux en aval du rejet de la station d’épuration des eaux de Thetford Mines.