Elles formeront des enseignantes en Haïti
Marie-Claude Bolduc et Mélissa Drouin de l’école primaire St-Louis à Black Lake participeront cet hiver à une mission humanitaire en Haïti. Les deux femmes y passeront dix jours, entre le 28 février et le 11 mars, afin de mieux outiller les enseignantes du petit village Croix-des-Bouquets situé à 12 km de Port-au-Prince.
Ce voyage se fera avec la collaboration de la Fondation Inspiraction qui appuie des projets communautaires visant l’accès à l’éducation et la prévention des problèmes de santé, particulièrement chez les enfants vivant dans les pays en voie de développement.
«Une enseignante m’a parlé que la Fondation était à la recherche de gens pour travailler durant l’été. Lorsque j’ai communiqué avec le responsable, il était trop tard, mais celui-ci m’a proposé d’aller enseigner là-bas. J’étais super emballée par le projet, toutefois je ne voulais pas y aller toute seule. J’ai alors demandé à Mélissa de m’accompagner et elle a accepté tout de suite», a mentionné Marie-Claude Bolduc qui exerce le métier d’orthopédagogue.
Les deux employées de la Commission scolaire des Appalaches ont cependant été mises au fait de la réalité de l’enseignement en Haïti qui est très différente de celle au Québec. «C’est très dur. Dans les écoles, lorsque tu ne fais pas ce qu’il faut, tu reçois une claque. Il peut également y avoir des enfants dans un coin qui tiennent des roches dans leurs mains. La directrice est une ancienne religieuse et elle veut faire tomber cette façon de faire. C’est un peu notre mandat de montrer aux enseignantes qu’il est possible de punir et de dire à l’enfant que son geste n’est pas correct, mais qu’il y a une façon convenable de le faire», a ajouté Mme Bolduc.
Pour y parvenir, Mélissa Drouin estime qu’il faudra y aller en douceur, ce qui représentera un important défi. «C’est dans leur culture. Pour eux, c’est normal d’agir ainsi. La Fondation les a déjà avertis. Elle a tâté le terrain en leur expliquant qu’au Québec ça ne fonctionnait pas comme ça et que nous allons leur montrer comment bien intervenir.»
«À la suite du séisme de 2010, les enfants orphelins ont été pris en charge par des familles, mais c’est comme s’ils étaient devenus des esclaves. Ils sont redevables et doivent faire le ménage et d’autres taches. Ils n’ont pas de vie d’enfant et lorsqu’ils arrivent à l’école, ils sont malmenés encore. Nous allons essayer d’améliorer la situation. Nous ferons notre boulot de tous les jours. Nous serons dans notre élément», a pour sa part renchéri Mme Bolduc.
«Nous avons très hâte d’être là-bas. Nous savons que nous serons vraiment importantes et que ce que nous allons leur apporter va rester.» – Marie-Claude et Mélissa
Tout au long de leur séjour, Marie-Claude et Mélissa seront hébergées chez la directrice de l’école La Philantropie, dont l’appartement est situé à l’étage supérieur. Elles n’auront pas le droit de se promener à l’extérieur du périmètre sans y être accompagnées par mesure préventive. Il leur en coûtera 500 $ pour être logées et nourries.
Au total, elles devront débourser chacune environ 2500 $, somme qui inclut le prix des billets d’avion et autres frais. Une campagne de financement est d’ailleurs en cours afin de les aider à débourser cette somme. Une vente de bracelets et un spectacle-bénéfice en janvier prochain sont prévus. Les détails sont disponibles via le www.facebook.com/haitiinspiraction.