«Les gens ont beaucoup facilité notre intégration»
Résidents de Thetford Mines depuis quelques années, Elima et Mouhamed ne se verraient plus habiter ailleurs désormais. Le couple originaire du Sénégal se considère maintenant Thetfordois à part entière et le fait que les deux enfants soient nés ici augmente leur sentiment d’appartenance.
Malgré leur origine commune, c’est au Maroc qu’ils se sont connus alors qu’ils étaient étudiants. Ils ont par la suite habité pendant cinq ans en France. L’idée de venir s’installer au Québec a germé lorsque Mouhamed a fait un stage de quelques mois à Sherbrooke.
«J’ai bien aimé la culture québécoise et les valeurs qu’il y a ici. Je me suis dit pourquoi pas rester», se rappelle-t-il.
«Ce qui est étonnant ici, c’est que dès que tu arrives à l’aéroport, le policier te dit bienvenue. Dans tous les pays où nous sommes allés, il n’y a personne qui nous a souhaité ça. Je me suis dit wow c’est quoi ce pays», raconte Elima.
«Quand tu arrives quelque part, les gens ne sont pas obligés de t’aimer, mais ils l’ont fait malgré qu’on soit différents d’eux» – Elima
Le couple est d’abord parti pour l’Abitibi où le frère de Mouhamed résidait déjà. N’ayant pas commencé par l’endroit le plus tempéré au Québec, le froid glacial de cette région a été tout un choc pour les Sénégalais!
«J’avoue que le premier hiver en Abitibi, j’ai failli reprendre mes affaires et retourner chez moi», rigole Elima.
C’est finalement un emploi qui a amené le couple à Thetford Mines, ville dont ils ignoraient l’existence auparavant. «Nous aimons beaucoup les gens ici, ils sont gentils et ont beaucoup facilité notre intégration. Ils n’hésitent pas à s’arrêter pour te parler, te demander d’où tu viens et s’intéresser à toi. Je crois que nous sommes les seuls étrangers dans notre secteur, mais quand on sort on ne se sent pas comme tel», souligne Elima.
«Parfois, c’est difficile d’être loin du reste de notre famille, mais nous adorons vivre ici alors ça en vaut la peine», indique Mouhamed.
Outre le froid, s’habituer à l’accent québécois a aussi été une étape à franchir pour les Diouf. «Maintenant, ce sont nos amis et notre famille qui habitent ailleurs qui ont de la misère à comprendre certains mots que nous disons en Québécois», s’exclame Mouhamed.
Preuve de leur intégration, Elima a inventé sa propre version du mets national. «Je l’appelle ma petite poutine sénégalo-québécoise. C’est comme la version originale, mais avec des épices provenant du Sénégal.»
Chimiste de formation, Mouhamed travaille présentement dans son domaine pour une entreprise de Thetford Mines. De son côté, Elima a une formation dans celui de l’enseignement, mais comme les règles ne sont pas les mêmes au Québec, elle aurait été obligée de reprendre tout. Elle a plutôt décidé de se tourner vers un diplôme en comptabilité qu’elle devrait obtenir bientôt.