«Il faut rénover l’État et faire les choses autrement» – Martin Coiteux
DISRAELI. Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, estime que la «rénovation de l’État québécois» est un devoir moral, mais également un passage obligé pour éviter de refiler la facture aux générations futures.
C’est le message qu’il a tenu à véhiculer, lundi midi, lors du discours qu’il a présenté devant des militants, gens d’affaires et élus municipaux à Disraeli. Depuis un an, ce dernier fait une tournée de la province afin d’expliquer le plan d’action de son gouvernement dans le cadre du redressement des finances publiques. Il souhaite également être imprégné des problématiques et des réalités de chacune des régions.
«Cela m’alimente et finit par alimenter l’ensemble du gouvernement dans ses réflexions. En ayant des finances publiques équilibrées, nous serons capables d’appuyer les projets importants. Un jour, il faudra des investissements plus significatifs dans certains domaines, notamment dans la formation professionnelle. C’est un chantier très important», a-t-il mentionné au COURRIER FRONTENAC.
Recrutement difficile
M. Coiteux a profité de son passage dans le comté de Mégantic pour visiter l’entreprise Nutech. Il a d’ailleurs pris acte de plusieurs enjeux, dont la difficulté de recruter de la main-d’œuvre spécialisée. «Le Québec est une société vieillissante et nous avons des défis à relever, comme celui de maintenir nos jeunes dans les écoles. Il y a ici des programmes pour éviter le décrochage scolaire comme les programmes de hockey et de cirque. Il faut toutefois un peu plus que cela. Nous devrons ramener des jeunes dans les régions et éventuellement regarder du côté des immigrants», a-t-il ajouté.
Le président du Conseil du trésor est également conscient de la problématique du Secteur Sud de la MRC des Appalaches qui est dévitalisé. «Nous en tenons compte en ayant notamment rehaussé l’enveloppe sur la voirie locale, dont une partie ira pour les petites municipalités et celles qui ont des enjeux de dévitalisation. Il faut continuer à travailler dans ce sens-là. Je pense que pour revitaliser une municipalité, il faut attirer des entreprises et amener des gens. C’est cela qui va créer la base fiscale avec laquelle nous serons capables de régler la situation», a-t-il indiqué.
La fonction publique
Même si les coupures budgétaires imposées par le gouvernement du Québec sèment le mécontentement chez les employés de l’État, le président du Conseil du trésor entend maintenir le cap. Selon lui, le retour à l’équilibre budgétaire et la diminution de la dette, estimée à 200 milliards $, sont deux conditions essentielles pour redresser les finances de la province.
«Les offres qui ont été faites à nos employés tiennent compte de l’état des finances publiques, de notre obligation de ramener l’équilibre budgétaire et de le maintenir par la suite. Nous ne pouvons pas faire des offres comme à l’époque où l’on n’avait pas d’enjeux budgétaires et où les recettes augmentaient de 4 à 5 % par année. Nous sommes dans une autre époque et l’on doit bâtir les choses autrement. En même temps, nous avons mis sur la table des propositions intéressantes pour nos vis-à-vis syndicaux», a-t-il dit.
Des échanges positifs
Le préfet de la MRC des Appalaches, Paul Vachon, s’est réjoui de la visite du président du Conseil du trésor dans la région. «Nous voulions lui expliquer nos réalités. Nous lui avons notamment parlé de la Société de développement économique de la région de Thetford (SDE) et de notre intention de la conserver pour qu’elle soit un outil de promotion économique. Il est tout à fait d’accord avec cela», a-t-il confié.
Le préfet lui a également fait part de la nécessité de modifier certaines contraintes imposées par la Commission de protection du territoire agricole du Québec et qui nuisent à la volonté de ramener des gens dans la région.
M. Vachon croit lui aussi qu’il faudra un jour penser à se tourner vers l’immigration comme ce que vient de faire la Beauce avec sa foire de l’emploi.