La Couronne demande une peine d’emprisonnement de cinq ans pour Charles Thivierge

Le Thetfordois Charles Thivierge devra patienter encore quelques mois avant de connaître la peine que le juge Alain Morand lui imposera. L’ex-enseignant avait reconnu sa culpabilité à plusieurs délits de nature sexuelle à l’endroit de deux victimes d’âge mineur. Les faits reprochés ont été commis entre 2002 et 2003, puis entre 2011 et 2013.

Les observations sur la peine se sont poursuivies, lundi, où il a été question des rapports présentenciels et sexologiques, puis mardi avec les plaidoiries. 

La procureure de la Couronne, Me Sarah Groleau Paré, a suggéré une peine d’emprisonnement globale de cinq ans. Elle a de plus demandé l’inscription de Charles Thivierge au Registre national des délinquants sexuels pendant 20 ans ainsi qu’une interdiction d’occuper un emploi ou une place de bénévole le plaçant en situation d’autorité envers une personne de moins de 16 ans, et ce, pendant dix ans.

La Couronne est revenue sur le contenu du rapport sexologique présenté par la partie défenderesse. Me Groleau Paré a mentionné que le fait que l’accusé n’ait jamais été questionné ni confronté sur les gestes commis par la personne mandatée, puis qu’il n’ait pas parlé de ses victimes au moment des échanges sont des points qui la dérangent. Les rétractations de l’experte sur certains passages de son rapport ont aussi été soulignées.

Selon la poursuivante, Charles Thivierge ne reconnait aucune déviance sexuelle, aucun tort, fait preuve d’un aveuglement volontaire et continue de représenter un danger. Elle souhaite que la peine imposée suscite en lui une prise de conscience. 

Pour sa part, l’avocat de la défense, Me Joël Bourassa, suggère un an d’emprisonnement, suivi d’une période de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité et d’une probation de trois ans. Il a également proposé, au besoin, l’ajout de travaux communautaires pouvant aller jusqu’à 240 heures.

La partie défenderesse estime que cette sentence favoriserait la réinsertion sociale de l’accusé, assurerait la sécurité des enfants en plus d’être dissuasive. Me Bourassa a notamment souligné l’absence d’antécédents judiciaires, le respect des conditions de remise en liberté, le plaidoyer de culpabilité, le soutien émotionnel et financier à l’endroit de ses enfants ainsi que son désir de faire une thérapie sexologique. Il a ajouté que son client a exprimé des remords quant aux infractions commises et a fait preuve d’introspection.

Pour sa part, la procureure de la Couronne a demandé au juge d’écarter la suggestion de la défense quant à la partie de la peine à purger dans la collectivité, la qualifiant de clémente.

Le juge Alain Morand a précisé aux parties devoir consacrer deux mois de travail à temps plein afin de revoir la preuve et rédiger un jugement par écrit. Le dossier reviendra à la cour le 6 novembre prochain afin de fixer une nouvelle date à laquelle le jugement devrait être rendu.