Le personnel enseignant dénonce la malhonnêteté du gouvernement dans la négociation

La semaine dernière, la Fédération des syndicats de l’Enseignement (FSE-CSQ) annonçait que ses syndicats affiliés, dont le Syndicat de l’enseignement de L’Amiante (SEA), avaient accepté un règlement sectoriel avec le gouvernement.

Le personnel enseignant du SEA a d’ailleurs voté à 81 % en faveur d’accepter ce projet de règlement. Par contre, la négociation nationale sur différents sujets dits intersectoriels (qui concernent l’ensemble des travailleuses et travailleurs des services publics, dont le salaire) se poursuit encore et n’est toujours pas réglée.

« Bien que l’on reconnaisse que la proposition de règlement comportait certaines avancées intéressantes, notamment sur le plan de notre autonomie professionnelle, nous sommes très déçus que le gouvernement ait refusé pratiquement toutes les demandes qui auraient pu mener à un réel allègement de la tâche du personnel enseignant », déplore Francis Jacob, président du SEA.

Selon lui, cela « risque de demeurer un problème important qui cause beaucoup d’arrêts de travail ou de départs en début de carrière, et ce, en période de pénurie importante de personnel enseignant. Il faudra absolument revenir à la charge sur cet aspect de notre contrat de travail dans la négociation de 2023. »

Par ailleurs, les membres du SEA ont profité de leur assemblée générale pour voter à 86 % en faveur d’une motion visant à dénoncer « la malhonnêteté du gouvernement » lors de cette négociation qui dure depuis plus de 18 mois. Ils reprochent notamment au gouvernement d’avoir brisé sa promesse maintes fois répétée d’abolir les 6 premiers échelons de salaire du personnel enseignant de manière à augmenter considérablement le salaire à l’entrée dans la profession et atteindre le dernier échelon de salaire beaucoup plus rapidement.

« Malgré ses affirmations publiques, le gouvernement n’a jamais fait cette offre aux tables de négociation. La CAQ avait non seulement promis de le faire, mais a même voté en février 2021 en faveur d’une motion de l’Assemblée nationale pour le réaliser. Malgré cela, quelques jours plus tard, le gouvernement refusait toujours de l’offrir à la table de négociation! Nous avons eu droit à ce double discours tout au long de la négo », indique M. Jacob.

D’ailleurs, le syndicat dénonce l’opération de relations publiques des dernières semaines de la part du gouvernement qui prétend proposer une bonification de 18 % du salaire à l’entrée du personnel enseignant et une augmentation de 8 % en 3 ans du salaire de toute la fonction publique.

« Ces chiffres-là sont tout simplement faux, tranche M. Jacob. En fait, on parle plutôt d’une majoration de l’échelon de salaire de départ d’environ 8 %, contrairement au 18 % qui se serait effectivement produit si le gouvernement avait respecté sa promesse d’abolir les 6 premiers échelons de salaire. Pour le reste du personnel des services publics, le gouvernement offre en fait 5 % sur 3 ans. Pour arriver aux chiffres qu’il présente à la population, le gouvernement inclut des montants forfaitaires et fait différentes distorsions des chiffres et même des erreurs de calcul si grossières qu’on doit conclure qu’elles sont faites volontairement dans le but d’induire la population et le personnel enseignant en erreur. »

Enfin, le SEA déplore le fait que le gouvernement n’ait pas accepté d’accorder autant d’ajouts de services directs aux élèves que ce qui était demandé par la partie syndicale. « Nous espérons que nos collègues du soutien scolaire et des professionnels, qui sont toujours en négociation avec le gouvernement, pourront obtenir de meilleures conditions de travail et davantage de postes et des ressources dans leurs négociations, ce qui pourra améliorer les services offerts à nos élèves », conclut le président du SEA.