Même si les mines sont fermées, la bataille se poursuit

RÉGIONAL. D’ici à la prochaine rencontre de la Convention de Rotterdam, en mai prochain, le Mouvement pro chrysotile ne ménagera pas les efforts pour tenter de convaincre le Canada de défendre le chrysotile.

L’organisme exhorte le gouvernement fédéral à s’objecter à l’inclusion du chrysotile dans la Convention de Rotterdam. Advenant l’ajout du chrysotile à la liste des produits dangereux de cette convention, ses dirigeants estiment que les conséquences seraient néfastes pour l’économie des régions. «La croisade qui fait rage contre le chrysotile déborderait pour frapper non seulement cette fibre naturelle, mais aussi tous les dérivés et les produits qui en contiennent», affirme Serge Boislard, président du Mouvement pro chrysotile.

«Comme le Canada est un grand importateur et exportateur de ces produits et un pays possédant de nombreuses ressources naturelles qui comportent aussi des risques pour la santé, il y a tout lieu de se méfier de l’inclusion d’une fibre naturelle à cette liste», continue M. Boislard, qui en profite pour dire que l’ajout du chrysotile à la Convention de Rotterdam pourrait aussi nuire à l’exploitation du magnésium, extrait du “tailing”. «Ils pourront alors dire qu’étant donné que le magnésium est un déchet d’un produit dangereux, il ne peut être utilisé… et où s’arrêtera-t-on?»

La position actuelle du pays

C’est lors d’un webinar tenu il y a quelques semaines par Allison Kennedy, gestionnaire à l’engagement international sur les substances chimiques, que les intervenants qui gravitent autour du domaine du chrysotile ont appris que le Canada s’apprêtait à s’abstenir pour la deuxième fois de voter lors de cette rencontre. «À part ce qui est arrivé il y a deux ans, le Canada a toujours défendu le chrysotile. Les arguments qu’il utilisait en faveur du produit demeurent toujours valables. Quand Mme Marois a décidé de retirer le prêt à Mine Jeffrey en 2012, ce qui a fait mourir l’industrie au Québec, le fédéral a décidé qu’il n’allait plus défendre une province qui ne se défendait pas elle-même», rappelle M. Boislard.

Malgré la position du Canada, le président du Mouvement pro chrysotile garde bon espoir de faire pencher les politiciens du pays pour qu’ils défendent le produit lors de la rencontre en mai prochain.

Un texte de Nathalie Hurdle, Les Actualités

 

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