Menace de blocage des sentiers de motoneige : les clubs rencontrent l’Association des propriétaires de boisés privés

Des représentants de 18 des 22 clubs de motoneige de la région ­Chaudière-Appalaches et de la ­Fédération des clubs de motoneigistes du ­Québec (FCMQ) ont rencontré, la semaine dernière au ­Parc des chutes d’Armagh, les représentants de l’Association des propriétaires de boisés privés des ­Appalaches (APBPA), organisation qui demande à ses membres de retirer le droit d’accès aux motoneigistes qui traversent leurs propriétés.

Alors que plusieurs appréhendent déjà les impacts négatifs qu’occasionnerait la fermeture des sentiers pour l’économie régionale, le tourisme hivernal, la vitalité des entreprises et municipalités directement touchées, la pérennité des droits de passage et la santé financière de certains clubs, la soirée a permis aux deux parties d’exposer leurs réalités respectives et d’expliquer les conséquences du statu quo, de part et d’autre, dans l’espoir de dénouer l’impasse et permettre une ouverture des sentiers sur l’ensemble du territoire.

Les représentants de l’Association ont été les premiers à prendre la parole. Leur message a été on ne peut plus clair. La décision de la ­Régie des marchés agricoles d’accorder l’exclusivité de la mise en marché du bois de sciage et de déroulage au ­Syndicat des producteurs de bois de la ­Côte-du-Sud, qui doit entrer en vigueur le 1er février prochain, est irrecevable pour plusieurs raisons, la principale étant le contrôle de l’industrie accordé au ­Syndicat. Or, la ­Cour ne doit entendre les doléances de l’Association qu’en mai prochain.

Les représentants de l’Association ont indiqué avoir multiplié les rencontres, au cours des derniers mois, dans le but de se faire entendre, mais ont essuyé des refus ou, tout simplement, obtenu aucune réponse. La plus récente requête a été adressée au ministre de l’Agriculture, ­André ­Lamontagne, soit celle de se prévaloir d’une disposition de la loi pour renverser le jugement de la Régie des marchés agricoles, réponse qui n’est pas encore parvenue à l’Association.

Des conséquences malgré tout

Parlant au nom des clubs de motoneige de la région, le 1er ­vice-président de la ­FCMQ, ­Bruno ­Aubé, a expliqué aux représentants de l’APBPA que les motoneigistes étaient déjà perdants dans le litige, peu importe la façon dont la situation évoluera et quelle décision sera éventuellement prise par les clubs, que ce soit de supporter l’Association dans ses démarches ou d’ouvrir les sentiers.

« Nous avons de la pression, surtout du côté des motoneigistes, mais aussi des voyagistes et des commerces de la région. Nous avons même des producteurs de la région qui nous disent que si nous ne passons pas cette année, qu’il n’y aura plus de droit de passage l’an prochain », ­a-t-il résumé.

Si les représentants de l’APBPA espèrent avoir réussi à sensibiliser les dirigeants des clubs à leur cause, la rencontre des clubs qui a suivi a permis de cibler certaines actions qui seront proposées à l’Association.

Les dirigeants des clubs et de l’Association ont convenu de se reparler dans les heures suivant cette rencontre, après s’être consultés et pour convenir rapidement de la suite des choses. Les représentants de la ­Fédération des clubs de motoneigistes du Québec ont aussi pris des notes pendant la soirée et doivent faire leurs représentations au cours des prochains jours, espérant être au cœur de la solution.

Rappelons que l’APBPA avait annoncé, le 8 novembre dernier, que la majorité des propriétaires de boisés privés révoquaient les droits de passage de 52 municipalités en ­Chaudière-Appalaches.