Michel Hamelin, le «policier» des sports de combat

Responsable des sports de combat à la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec depuis 2009, Michel Hamelin prend un malin plaisir, comme il le dit lui-même, à faire connaître sa région d’adoption chaque fois qu’il en a l’occasion.

Le gars de Thetford, comme l’appelle souvent le célèbre journaliste et scénariste Réjean Tremblay, n’habite en fait pas à Thetford Mines, mais sur les rives du lac Aylmer. Retraité de la police de Montréal depuis 2009, il est venu s’installer dans la région en 2011. «C’est ma conjointe qui m’a amené ici, elle est originaire de Disraeli», dit-il en souriant.

Même s’il avoue qu’il n’aurait jamais connu ce coin du Québec autrement, aujourd’hui, il ne pourrait plus s’en passer et aime bien faire connaître sa terre d’adoption. «Je me suis donné un peu comme mission de faire découvrir la région parce que je l’aime tellement. J’adore la tranquillité et la grandeur des lacs. Les gens sont gentils, tout le monde s’entraide et se dit bonjour, c’est déjà plus qu’à Montréal», s’exclame-t-il.

Son poste lui permet aussi de rester à la maison la semaine et d’effectuer du télétravail puisque les événements pour lesquels il doit se déplacer se passent majoritairement la fin de semaine dans différents endroits du Québec. Son rôle de responsable l’amène à travailler pour 30 à 35 événements de boxe, d’arts martiaux mixtes et de kickboxing par année.

Michel Hamelin a participé à nombreux événements d’envergure depuis 2001.

Appliquer les règles

Michel Hamelin n’avait jamais pratiqué de sport de combat avant d’entrer à la Régie comme inspecteur contractuel en 2001. Il ne se considère donc pas comme un «fan». «Ce qui m’intéressait, c’était le côté organisation. Quand les gens apprennent que je ne suis pas un fou des sports de combat, ils restent surpris. Au fil des années, c’est sûr que j’ai vu beaucoup de combats et j’en regarde à la télévision, mais ce ne serait probablement pas positif qu’un fan fasse mon travail. Cela pourrait mener à des décisions qui ne sont pas sécuritaires. Je n’approuverai pas un combat à tout prix parce que je veux le voir. Ce serait aller contre l’essence même du travail que je fais», soutient-il.

Le travail de Michel Hamelin importe de faire appliquer la Loi sur la sécurité dans les sports et de s’assurer que chaque événement soit organisé selon les règles. «On émet les permis, on regarde les dates disponibles avec les promoteurs, on vérifie la disponibilité du personnel de la Régie, on s’assure que la paperasse qui doit être remplie le soit, on dicte les critères de sécurité, on approuve les combats qui seront présentés, etc. Il faut s’assurer que les boxeurs aient un permis valide, qu’ils ne soient pas suspendus et que leur santé leur permette de se battre», explique le responsable.

«De prime abord, le travail de la Régie, donc mon travail, c’est de s’assurer de la sécurité des combattants et de l’intégrité du sport» – Michel Hamelin

La Régie s’occupe aussi d’amasser les bourses plusieurs jours avant les galas afin d’assurer les montants. «Avant que ce soit régi, ça arrivait que les montants promis aux athlètes ne leur soient pas remis. En fonctionnant de cette façon, on évite des surprises comme celles-ci».

Des souvenirs marquants

Michel Hamelin en compagnie du boxeur David Lemieux et de Ménick, le barbier des sportifs.

Pour Michel Hamelin, un événement présenté à Montréal ou en région ne fait aucune différence, à part pour la visibilité médiatique et les athlètes provenant de partout à travers le monde, mais pour le reste, le travail reste le même.

«C’est le fun les gros galas au Centre Bell ou au Centre Vidéotron, mais ce que j’apprécie en région, c’est l’engouement qu’un événement peut amener. À Montréal, si le combat principal est à minuit, les gens vont commencer à entrer à 20 h et il n’y aura pas beaucoup de spectateurs pour le début. Si je compare avec le gala qui a eu lieu à Thetford Mines, dès 18 h, les gens étaient entrés pour voir les combats amateurs et quand les pros ont commencé, c’était plein à craquer».

À travers les années, ce poste a permis à Michel Hamelin de rencontrer de nombreux athlètes qui l’ont marqué. «Ce sont des personnes qui passent leur carrière à nous côtoyer, on ne peut pas être amis, mais on apprend à les connaître un peu», souligne-t-il.

Qui sont les athlètes qui ont le plus marqué Michel Hamelin? «Jean Pascal, pour ses qualités et ses défauts. C’est quelqu’un de très exubérant, mais très gentil et très poli. C’est un chic type. Il y a aussi David Lemieux, Georges St-Pierre et Lucian Bute. Ce sont des athlètes qui vivent de leur passion et ils sont très intéressants à côtoyer», conclut-il.