On craint la perte d’un service important
Inquiet de voir l’hôpital de Thetford Mines perdre un autre service, Constant Chabot s’est tourné vers Facebook afin d’alerter la population sur la situation qui sévit à l’unité de psychiatrie de l’établissement.
Au moment d’écrire ces lignes, sa publication avait récolté en 18 heures près de 1200 partages et plus de 200 commentaires. Celui qui est infirmier auxiliaire et qui a travaillé de nombreuses fois dans ce département craint que la décision de fermer temporairement l’unité devienne définitive.
«Ce n’est pas d’hier que ça se trame. L’hôpital de Saint-Georges a déjà reçu tout le mobilier et ils sont prêts à recevoir les patients. Il y a une convergence des soins de santé. On le voit à Thetford Mines avec le laboratoire qui s’en va ailleurs, on perd aussi une grande partie du personnel. Le ministre Barrette s’en va vers là, la convergence des soins dans les gros centres. À mon avis, ils se servent du départ des psychiatres pour fermer le service», soutient Constant Chabot.
Selon lui, si les gens ne se soulèvent pas, l’unité de psychiatrie pourrait bien demeurer fermée de façon définitive. «Quand le service de résonnance magnétique a failli être fermé il y a deux ans, je crois que ce qui les a fait changer d’avis c’est la population qui s’y est opposée», affirme-t-il.
Pour y avoir travaillé plusieurs fois, Constant Chabot précise que l’unité de psychiatrie est très importante à l’hôpital de Thetford Mines. «Ça fait onze ans que je suis là et pour ce que j’en ai vu, c’était plein les trois quarts de l’année. Nous avions même souvent des lits de débordement. C’est une région qui a besoin de beaucoup de ressources en psychiatrie».
Le préfet également soucieux
Le préfet de la MRC des Appalaches, Paul Vachon, a discuté avec le président-directeur général du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA), Daniel Paré, avant que la nouvelle ne soit médiatisée. Bien qu’il comprenne que la situation n’est pas facile, il souhaite tout de même qu’elle se règle le plus rapidement possible.
«Quand on regarde dans les régions la centralisation qui a été mise en place un peu partout, il y a lieu de s’inquiéter» – Paul Vachon
«La situation à l’interne, je ne la connais pas, je ne sais pas ce qui se passe avec les psychiatres, mais c’est un problème qui doit être réglé par le directeur général, et ce, au plus vite. Il m’a dit que le transfert était temporaire. Je lui ai répondu qu’un transfert est acceptable s’il est vraiment temporaire, mais je crains que cela devienne permanent», confie Paul Vachon.
Le préfet de la MRC des Appalaches se dit de plus en plus inquiet de voir des services quitter la région. «Le personnel sera transféré et le mobilier s’en va. Ça m’inquiète énormément. Il y a eu le stationnement, ensuite OPTILAB, et là c’est la psychiatrie. On s’en va en année d’élections provinciales. Est-ce que les hôpitaux vont devenir un enjeu électoral», se questionne-t-il.
M. Vachon fait aussi état d’un citoyen inquiet qui est venu le voir avec sa fille puisque sa femme sera transférée à Saint-Georges ou Lévis. «C’est une personne âgée et ses enfants demeurent à Montréal et Ottawa. Il est pris seul dans les chemins pour se promener d’un hôpital à l’autre. Je veux bien croire que c’est temporaire, mais le PDG doit régler la situation au plus vite. Ce n’est pas acceptable qu’on promène des citoyens d’une ville à l’autre», conclut le préfet en mentionnant qu’il surveillera la situation de près.
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