Pénurie de pharmaciens au CISSS Chaudière-Appalaches

Selon l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.), le manque de pharmaciens d’établissements continue d’affecter lourdement la région de Chaudière-Appalaches.

Selon les résultats de sa dernière enquête, la région enregistrerait un taux de pénurie de 18 %. Ainsi, au 1er avril 2020, onze postes de pharmacien étaient libres sur un total de 60 au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches. Le CISSS a d’ailleurs eu recours aux services de pharmaciens dépanneurs pendant 117 jours entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020.

« Nous sommes arrivés à un point où la pénurie nuit à la couverture de soins pharmaceutiques offerte aux patients hospitalisés, ambulatoires et hébergés en CHSLD. Or, dans un contexte de vieillissement de la population et d’explosion des problèmes de santé aigus et chroniques, un établissement de santé doit pouvoir compter sur un nombre suffisant de pharmaciens. En tant qu’experts des médicaments, ceux-ci doivent faire partie plus systématiquement des équipes de soins, dans une logique d’interdisciplinarité », a déclaré François Paradis, président de l’Association.

L’A.P.E.S. réclame des actions rapides afin de résorber la situation et d’éviter des conséquences trop importantes sur les soins et services à la population.

Entente de travail

L’entente de travail entre les pharmaciens d’établissements et le gouvernement du Québec est échue depuis le 31 mars 2020. Pour l’A.P.E.S., c’est une occasion à saisir pour accroître la capacité du réseau d’intéresser la relève à la pratique en milieux hospitaliers et de soins de longue durée.

« Dans les dix dernières années, on a diplômé en moyenne 62 pharmaciens par année. Bien qu’on observe une croissance notable des admissions au programme, il faut stimuler l’attrait pour la profession. Cela passe notamment par la fiabilité de la rémunération », a souligné M. Paradis.

Sans une rémunération compétitive, les jeunes pharmaciens vont à nouveau délaisser les établissements de santé. Un écart de rémunération majeur entre les milieux de pratique a d’ailleurs alimenté, dès les années 2000, la pénurie d’effectifs que l’on s’efforce toujours de renverser.