Projet de loi 150 : les cabinets de courtage en assurances se disent menacés
Des cabinets de courtage en assurance de dommages, notamment Essor Assurances et Assurancia Groupe Tardif, sollicitent l’aide de Laurent Lessard, député de Lotbinière-Frontenac, afin qu’il intervienne auprès du ministre des Finances, Carlos Leitão, dans le but de conserver des milliers d’emplois en région dans le domaine du courtage en assurance de dommages et d’assurer la protection des consommateurs québécois.
En effet, les membres de l’Alliance pour un courtage plus fort qui regroupe près d’une centaine d’autres cabinets de courtage en assurance de dommages à travers le Québec, demandent depuis plusieurs semaines des amendements pour assurer la pérennité des PME d’ici dans le domaine du courtage et garantir une relève pour celles-ci.
«Le ministre des Finances a affirmé qu’il veut permettre au courtage en assurance de dommages de demeurer fort et en santé. Force est de constater que sa réforme aura l’effet contraire. Nos entreprises ont besoin de plus d’investissements, de nouvelles technologies et d’outils marketing sophistiqués. La réforme proposée va carrément nous bloquer l’accès à ces ressources. C’est la survie des emplois dans nos régions qui est en jeu», affirme l’Alliance.
Selon eux, l’adoption imminente du projet de loi 150 va accélérer le déclin du courtage et faire disparaître des milliers de bons emplois en région prochainement. L’Alliance demande d’avoir accès aux ressources d’une institution financière afin d’investir en marketing, en nouvelles technologies et dans la vente par Internet et ainsi, être en mesure de compétitionner à armes égales avec les assureurs directs.
Afin d’assurer la pérennité du réseau de courtage au Québec, les membres fondateurs de l’Alliance ont proposé de créer un troisième titre, soit celui de courtier affilié. Cette nouvelle avenue permettrait d’informer le consommateur de façon optimale, en plus de venir préserver le modèle d’affaires développé par les entreprises du secteur. Ils ont d’ailleurs fait valoir ce point dans un mémoire déposé à la Commission des finances publiques, le 30 janvier dernier.
«Ce nouveau titre s’ajouterait au courtier indépendant, qui effectuerait plusieurs offres, et à l’agent qui, lui, se veut le représentant d’un assureur. Le titre de courtier affilié a l’avantage d’exprimer clairement ce que nous sommes, puisque nous faisons affaire avec plusieurs assureurs, et d’informer le consommateur de nos liens avec un fournisseur. Alors que le courtier affilié représente son client, l’agent représente l’assureur», déclare l’Alliance.
Dans l’optique de devenir plus compétitifs et de répondre aux demandes du consommateur d’aujourd’hui, plusieurs cabinets de courtage ont décidé de faire affaire principalement avec un assureur pour certaines gammes de produits. Or, ces cabinets continuent de transiger avec plusieurs assureurs et peuvent offrir des produits diversifiés à leur clientèle. Un client qui désire un contrat différent peut donc facilement l’obtenir. «C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes vraiment des courtiers. Il s’agit du seul modèle d’affaires qui a permis aux employeurs de reprendre le chemin de la croissance et de créer de nouveaux emplois», conclut l’Alliance.