Sylvie Roy portée à son dernier repos

POLITIQUE. C’est sous des applaudissements nourris qu’a été accueillie la dépouille de la députée d’Arthabaska Sylvie Roy, lundi, à la Cathédrale de l’Assomption de Trois-Rivières. Membres de la famille, amis et bon nombre de représentants de toute allégeance politique étaient présents pour saluer une dernière fois celle qui a consacré plus d’une quinzaine d’années de sa vie à la politique, tant municipale que provinciale.

Plusieurs citoyens aussi étaient venus lui rendre un dernier hommage, attroupés face à l’église, dans le parc Champlain. Ils ont d’ailleurs été nombreux à demeurer au poste jusqu’à la toute fin de la cérémonie, qui s’est échelonnée sur deux heures.

Il faut dire que depuis son décès le 31 juillet dernier des suites d’une hépatite aiguë, Mme Roy a fait l’objet de nombreux hommages et témoignages de sympathies au sein de la population et de la classe politique. Sa combativité, sa détermination, son intégrité, son engagement, son dévouement et sa persévérance ont été maintes fois soulignés. Ce fut encore le cas dans les minutes précédant les funérailles, alors que plusieurs politiciens sont allés à la rencontre des médias.

«C’est rare qu’on perd un député en pleine législature, a mentionné Jacques Chagnon, président de l’Assemblée nationale. C’est un départ extrêmement rapide. Elle a toujours été une femme très droite. Elle aura toujours eu des opinions qui ont porté. Elle aura fait avancer plusieurs dossiers à l’Assemblée nationale, [dont celui] de la rectitude politique.»

«Elle était appréciée de ses collègues. Elle parlait avec son cœur et elle a su aller chercher l’admiration des Québécois, qui ont toujours senti beaucoup de sincérité dans son approche», a témoigné le député caquiste François Bonnardel.

«C’était une femme extrêmement vraie, qui n’avait pas de cachette. Lorsqu’elle parlait, ça venait du cœur», a partagé Jean-François Lisée, député du Parti Québécois.

«Elle était appréciée dans son comté. On perd une grande députée qui était là pour les bonnes raisons», a pour sa part signifié Martine Ouellet, députée péquiste.

«C’était une femme extrêmement engagée, compatissante. Sylvie travaillait avec les gens», a rappelé Françoise David, députée de Québec solidaire.

De son côté, le premier ministre Philippe Couillard a tenu à souligner qu’avant tout, «il y a deux jeunes enfants qui ont perdu leur mère, et une mère qui a perdu sa fille», et qu’«on ne devrait pas enterrer nos enfants dans le cours normal d’une vie». Il a également évoqué le fait que la demande d’enquête sur la corruption, que Mme Roy réclamait depuis des mois, avait eu lieu et que les recommandations seraient bientôt connues. «Elle a gagné ce combat-là.»

Une cérémonie à l’image de la femme

Au terme de la célébration, les témoignages étaient unanimes: les hommages rendus à l’église étaient poignants et justes.

«Ça décrivait ce que Sylvie était dans tous les aspects de sa vie, tant professionnelle que personnelle; la femme qu’on rencontrait dans l’intimité de nos bureaux», a notamment témoigné le député caquiste Éric Caire, à la sortie de l’église.

Le parcours de Sylvie Roy

Avocate de formation, Sylvie Roy a été mairesse de Sainte-Sophie-de-Lévrard de 2000 à 2003. Elle a été élue pour la première fois députée de l’Action démocratique du Québec dans la circonscription de Lotbinière aux élections générales du 14 avril 2003. Elle a été réélue sous cette bannière en mars 2007 et en décembre 2008. Aux élections générales de septembre 2012, elle a été élue députée de la Coalition Avenir Québec dans la circonscription d’Arthabaska, avant d’y être réélue en avril 2014. Depuis août 2015, Sylvie Roy siégeait comme députée indépendante.

Mme Roy laisse dans le deuil ses enfants Michel et Estelle, sa mère Monique Jacob, son beau-père Jean Morissette, sa sœur Nathalie, son ex-conjoint Réal Croteau, son personnel politique, ses électeurs ainsi que plusieurs collègues et amis.