Une soupe solidaire pour mettre fin à la pauvreté

Encore une fois cette année, quelques centaines de personnes sont invitées à partager une soupe de la solidarité pour conscientiser la population aux inégalités sociales et à la pauvreté systémique dans la région. 

Depuis le début de la pandémie, la détresse socioéconomique s’est d’ailleurs accentuée sur le territoire et cela ne fait que commencer, croit le milieu communautaire, dépassé par les nouvelles demandes de service.

Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté qui a lieu chaque année le 17 octobre, les organismes de la région souhaitaient maintenir une activité symbolique malgré la pandémie. À Thetford Mines, l’événement aura lieu le 15 octobre, de 11 h 30 à 13 h, dans la cour de l’église St-Alphonse. Les gens sont invités à récupérer leur soupe et à circuler par la suite pour éviter les rassemblements.

Cette activité est une initiative du Centre femmes La Rose des Vents en collaboration avec la Corporation de développement communautaire des Appalaches, le Réseau d’Entraide des Appalaches, l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) Appalaches-Beauce-Etchemins et La Gitée.

« Nous vivons une période exceptionnellement préoccupante pour la suite des choses. Plusieurs personnes ont perdu leur emploi, le coût de la vie ne cesse d’augmenter, et ce, en pleine crise du logement. Nous n’avons jamais vu autant de gens à risque d’itinérance depuis des décennies », a expliqué Éric Gagnon Poulin, directeur de l’ACEF.

Selon Jessy Hébert du Centre femmes La Rose des Vents, la dernière année a été difficile à bien des égards. « Les inégalités de revenus de travail entre les femmes et les hommes persistent. En 2017, pour chaque dollar gagné par un homme, une femme gagnait 0,80$. Près de 20 % des femmes avaient moins de 15$ l’heure. De l’ensemble, un peu moins de 6 personnes sur 10 étaient des femmes. »

Rappelons qu’au Québec, une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base, c’est-à-dire qui vit avec un revenu inférieur à 18 000$ par année. Malgré l’un des plus bas taux de chômage au Québec, la Chaudière-Appalaches et la Capitale-Nationale sont les deux régions administratives où il y a le plus grand nombre de travailleurs qui doivent avoir recours aux banques alimentaires. Moisson Beauce a d’ailleurs connu une augmentation de plus de 500% des demandes d’aide alimentaire, passant de 2588 personnes aidées par mois en 2008 à plus de 14 000 personnes en 2021.