La conservation et l’éducation au cœur de sa mission

Le parc national de Frontenac, fondé en 1987, représente l’un des joyaux de la région en matière de faune et de flore. S’étalant sur 155 km² et comprenant plus de 200 espèces d’oiseaux et plus de 30 espèces de mammifères, son rôle est avant tout de protéger la biodiversité et les écosystèmes à l’intérieur de son territoire.

«Notre mandat principal, c’est vraiment la conservation. Il y a aussi des volets éducation et accessibilité, explique le responsable de la conservation et de l’éducation au parc Frontenac, Louis Laferrière. À la base, il y a un zonage de fait afin de délimiter des espaces. C’est une technique de conservation et de protection des espèces en péril que de désigner des endroits où personne n’a le droit d’aller.»

En plus de limiter la présence de l’homme à certains secteurs, les employés du parc doivent aussi s’assurer que les lieux où sont installées les infrastructures comme celles des postes d’accueil et du camping ne dérangent pas la nature. «Quand il y a ce type d’intervention, c’est là qu’il faut faire une analyse plus grande pour voir le niveau d’impact sur les animaux et les espèces de plantes. Pour remédier à certaines situations, nous pouvons poser des gestes tels que la relocalisation de petits animaux», raconte le détenteur d’une maîtrise en environnement.

L’autre mandat étant l’éducation, pour ce faire, le parc doit aussi rendre plusieurs endroits accessibles aux visiteurs. «Il y a de nombreux sentiers qui ont été construits à différents endroits. Des panneaux d’information ont été installés et nous offrons des activités d’interprétation afin de sensibiliser les gens à l’importance de maintenir la biodiversité et les écosystèmes.

Recherches en partenariat

Les projets de recherche se déroulant sur ce territoire proviennent principalement de l’extérieur. «Ils se font majoritairement en partenariat et proviennent de ce qu’il nous est offert. Par exemple, une étudiante à la maîtrise à l’Université de Sherbrooke travaille présentement sur le corridor faunique entre le mont Mégantic et le parc Frontenac. On lui fournit les données, les installations et les outils, et elle nous apporte les connaissances», précise M. Laferrière.

Parmi les autres activités de recherche en cours, mentionnons celle incluant notamment la participation de la Fondation de la faune du Québec, de plusieurs universités et de groupes locaux au sujet de l’impact du marnage au Grand lac Saint-François sur la biodiversité aquatique. «La variation du niveau de l’eau peut aller jusqu’à sept mètres annuellement. La question est donc de savoir si cela a un impact notamment sur la population de poissons. Nous devrions avoir quelques résultats à cet effet cette année», soutient le responsable de la conservation.

Ce dernier aura aussi une rencontre prochainement avec l’Association des pêcheurs du Grand lac Saint-François à propos de la restauration de frayères.

Vers l’autosuffisance

Le parc national de Frontenac est relié à la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) qui lui est mandaté par le gouvernement afin de s’occuper des parcs au même titre que la Société des alcools du Québec (SAQ) s’occupe de la vente de boisson. Alors qu’auparavant, le financement provenait en grande partie de fonds publics, le parc Frontenac travaille désormais afin de devenir autonome.

«De plus en plus, nous travaillons pour nous autofinancer. Le camping et toutes les activités payantes aident en ce sens. Ça nous permet d’être plus indépendants et autosuffisants», conclut Louis Laferrière.

Espèces en péril

Le parc national de Frontenac répertorie 14 espèces d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles en péril:

–          Grèbe esclavon

–          Pygargue à tête blanche

–          Faucon pèlerin

–          Martinet ramoneur

–          Campagnol-lemming de Cooper

–          Campagnol des rochers

–          Campagnol sylvestre

–          Couguar

–          Musaraigne de Gaspé

–          Grenouille des marais

–          Salamandre du nord

–          Couleuvre verte

–          Couleuvre à collier

–          Tortue des bois

Source: www.sepaq.com/pq/fro

 

À lire:

La faune du Québec de plus en plus en danger

Structure et financement à revoir selon le ministre Lessard