La Régie des alcools sévit contre le Manoir du Lac William

SAINT-FERDINAND. La Régie des alcools des courses et jeux est intervenue à l’endroit du Manoir du Lac William en lui imposant une suspension de deux jours de ses permis de restaurant et de bar sur terrasse pour avoir toléré des boissons alcooliques non conformes.

La Régie a fait connaître sa décision le 30 septembre à la suite d’une audience tenue à Québec deux semaines plus tôt le 16 septembre.

Tout découle d’une intervention policière le 29 novembre 2013. Ce jour-là, les policiers ont saisi, dans l’établissement, 16 bouteilles de boissons alcooliques de marque Smirnoff Ice qui ne portaient pas le timbre de droit de la Société des alcools du Québec.

Ces bouteilles ont été retrouvées, note la Régie, dans un réfrigérateur derrière le bar du sous-sol et dans un réfrigérateur derrière le bar du premier étage.

La Sûreté du Québec, le même jour, a aussi mis la main sur une canette de bière Sleeman Original Draught qui n’était pas marquée, ne portant pas la mention CSP ou un timbre. Ce contenant se trouvait dans la chambre froide du premier étage.

Explications

Actionnaire et président de la société Manoir du Lac William, Franco Lessard a fait valoir un lien entre les contenants saisis et un « party » des fêtes tenu quelques semaines auparavant.

Il a expliqué, qu’à l’occasion d’un « party » pour les employés sur le terrain de l’établissement le 21 octobre 2013, des bouteilles de Smirnoff Ice ont été achetées.

Mais la pluie a fait en sorte que les gens sont entrés dans l’établissement. Ainsi, les bouteilles, ne portant pas le timbre de la SAQ, se sont retrouvées à l’intérieur.

Le lendemain, précise-t-on, un employé a ramassé la caisse de Smirnoff qui avait été placée à côté de la porte et l’a mise dans l’entrepôt, parmi des bouteilles de boissons alcooliques portant le timbre SAQ ou la mention CSP.

Précisant que le Manoir du Lac William ne vend pas des boissons Smirnoff et Sleeman, le propriétaire a souligné que des dispositions ont été prises à la suite de l’événement du 29 novembre 2013 qui s’est produit, selon lui, au cours d’une période d’instabilité parmi le personnel. Le maître d’hôtel a été remplacé durant cette période.

Des directives claires, a confié M. Lessard, ont été données aux employés soumis aussi à des rencontres où on leur a montré la façon de vérifier les timbres de droit de la SAQ et la mention CSP sur les bières.

De plus, des affiches ont été installées à différents endroits dans l’établissement avec des instructions précises. On procède également, lors des livraisons de boissons alcooliques, à des vérifications à l’aide des factures.

L’analyse

Dans son analyse du dossier, la Régie fait notamment valoir qu’un gestionnaire doit prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que des boissons alcooliques non acquises conformément au permis ne se retrouvent dans son établissement.

Un titulaire de permis, précise aussi la Régie, est aussi responsable des gestes posés par ses employés.

Considérant que Franco Lessard ne conteste pas la présence des contenants saisis par les policiers, la régisseure Liane Dostie estime que la Régie ne peut que conclure que le titulaire a toléré dans son établissement des boissons non conformément acquises.

La Régie tient compte cependant des directives claires données aux employés à la suite de l’événement. « Dans les circonstances, une suspension de deux jours apparaît juste et équitable », a indiqué la régisseure.