Soigner les muscles endoloris des médaillées olympiques
Yanic Szöghy ne pouvait espérer mieux comme cadeau de fête. Quelques jours après son 50e anniversaire, le résident de Sainte-Julie s’est envolé pour les Jeux olympiques de Rio de Janeiro à titre de massothérapeute pour l’équipe canadienne de natation.
La providence s’est certainement rangée du côté de Yanic Szöghy qui a pu vivre à Rio une ambiance et une frénésie inégalées depuis des lunes. Au moment de mettre sous presse, les nageuses canadiennes avaient remporté cinq médailles. La dernière fois que les représentants de l’unifolié avaient raflé autant de podiums en natation remontait aux Jeux de 1984. De surcroît, avant ces Jeux, Marianne Limpert était la dernière nageuse du Canada à avoir remporté une médaille, exploit réalisé en 1996.
«C’est une des plus belles expériences de ma vie. L’ambiance est merveilleuse. On a failli avoir une crise cardiaque l’autre jour quand on croyait que Santo Condorelli gagnerait sa course», a raconté Yanic Szöghy en entrevue réalisée sur Skype. On attire la curiosité de tous. Les gens des autres sports sont venus voir les nageuses à la piscine.»
Malgré toute l’excitation, M. Szöghy ne perd pas de vue sa mission première; apporter un précieux support à l’athlète. «Nous sommes cinq, soit deux physio et trois massothérapeutes, je suis le rookie du groupe. Chacun apporte quelque chose de différent. C’est l’athlète qui est important et nous essayons de rester effacés», renchérit l’homme qui est propriétaire du Centre Kinésis de Saint-Lambert.
Yanic Szöghy et d’autres thérapeutes assignés à l’équipe de natation doivent effectuer leur boulot à la Maison du Canada dans le village olympique. Il est occupé durant le jour, mais libre le soir pour pouvoir assister aux compétitions à la piscine. Au passage, il peut apercevoir quelques célébrités.
«J’étais à côté d’Usain Bolt, mais je n’avais pas de caméra. Maintenant, je la traîne partout. De plus, l’autre soir, j’étais assis dans les gradins à côté du frère de la nageuse Penny Oleksiak, Jamie, qui est défenseur pour les Stars de Dallas. J’ai pris cette fois une photo.»
Grande implication dans le sport
Né à Montréal d’un père hongrois qui a immigré au pays dans les années 1950, Yanic Szöghy a été lui-même un adepte de natation. Il a participé à des essais olympiques canadiens, mais il s’était classé au-delà du 20e rang. Il a aussi été entraîneur de water-polo pour les formations québécoise et canadienne. Par la suite, il a pu assister à de grandes compétitions internationales, dont les Mondiaux de la FINA ainsi que les Jeux panaméricains de Toronto en 2015 en tant que massothérapeute.
«Vu que j’étais aux panaméricains, j’avais une bonne idée que je pourrais être appelé à aller aux Jeux. J’étais heureux quand j’ai appris que je pourrais y aller. En contrepartie, je me disais que c’était une mauvaise nouvelle pour ma conjointe qui n’aurait pas de vacances. Elle m’a dit d’y aller», mentionne Yanic Szöghy dont le mandat à Rio se termine 13 août.
M. Szöghy serait prêt à revivre cette aventure dans quatre ans à Tokyo. «Je m’arrangerais peut-être toutefois de planifier des vacances par après avec ma conjointe.»