Sur la liste des auteurs les plus influents au Canada

Une auteure de Thetford Mines, Danielle Dussault, a récemment eu le privilège de voir son roman Camille ou la fibre de l’amiante être recommandé par le Haut-commissariat canadien parmi une liste de onze auteurs les plus influents au pays.

Parmi ceux-ci, on retrouve notamment Gabrielle de Marie Laberge et Histoire de Pi de Yann Martel. «J’étais très surprise qu’ils choisissent ce livre. Peut-être parce qu’il a eu une mention par le passé, a réagi l’auteure thetfordoise en entrevue avec TC Media Nouvelles. C’est certain qu’il y a un sentiment de fierté, mais il y a aussi le fait que lorsque l’on est écrivain, pour 100 heures de travail, on reçoit environ une minute de reconnaissance. C’est la petite tape dans le dos qui me dit bravo, continue à écrire, c’est ça ta mission dans la vie.»

Camille ou la fibre de l’amiante a reçu une mention en 1999 dans le cadre du concours Robert-Cliche récompensant chaque année le meilleur premier roman d’un auteur. Ce livre raconte l’histoire de Ludger et de sa fille Camille qui reviennent à Thetford-les-Mines. Elle, après quelques années d’éloignement, lui, après trente ans d’exil. Ils ne se connaissent pas. Accusé de tentative de meurtre, Ludger a été chassé de la ville par les hommes des mines et, toute sa vie, Camille a attendu le retour de l’absent. Sur fond de décor lunaire, Camille ou la fibre de l’amiante dessine un portrait en mosaïque de six personnes vivant à Thetford-les-Mines durant un demi-siècle.

«C’est une histoire de fiction que j’ai écrite à partir des archives de Thetford Mines. Je parle un petit peu de la grève de l’amiante, mais surtout des débuts de la ville et de la grippe espagnole qui avait atteint une partie de la population. Le livre avait assez bien fonctionné dans le temps», raconte l’auteure qui jusqu’à maintenant a publié dix œuvres.

Le plaisir d’inventer

Le premier récit de Danielle Dussault, un recueil de nouvelles intitulé Le vent du monde, a été publié en 1987. Camille ou la fibre de l’amiante était, en 2000, son cinquième livre, mais son premier roman. Son plus récent, Anderson’s Inn, est paru en 2014.

Pour elle, écrire signifie donner la vie à quelque chose. «Il ne faut pas écrire pour la reconnaissance parce qu’elle ne viendra que très rarement. Personnellement, je le fais pour le plaisir d’inventer un univers et de laisser aller mon imagination.»

Selon Mme Dussault, le monde de la littérature est de plus en plus difficile en raison de la venue du numérique. «Les habitudes de lecture des gens changent. Beaucoup se tournent vers le numérique qui est plus rapide et moins dispendieux. Je ne connais pas le futur de la littérature, mais je crois tout de même que les gens aiment encore avoir le livre dans les mains et le dévorer page par page.»