Nous, une œuvre collective signifiante

L’artiste multidisciplinaire France-Anne Blanchet a présenté, le jeudi 9 décembre, les résultats de sa récolte de mains qui s’est tenue en octobre visant à créer une œuvre collective intitulée Nous.

L’aventure a commencé au printemps dernier lorsque la chargée de projet du Centre d’entraide de la région de Disraeli (CERD), Marcelle Dubois, cherchait une idée à soumettre à la Ville de Disraeli dans le cadre de l’appel de projets de médiation culturelle.

« Lorsque j’ai appris que Mme Blanchet était une médiatrice culturelle fraichement diplômée de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), j’ai tout de suite su qu’elle serait la mieux placée pour nous guider dans cette aventure. Ensemble, nous nous sommes entendues pour développer un projet qui ferait participer le plus grand nombre de personnes avec un minimum de contraintes. »

Bien qu’elle n’ait jamais travaillé en arts visuels, France-Anne Blanchet savait que c’était la discipline la plus appropriée pour ce genre de projet. « Il y a deux choses de bien compliquées lorsque l’on parle de médiation culturelle. La première, c’est le concept en soi. Je dis toujours que la médiation culturelle, ça se vit plus que ça se définit. »

L’artiste a utilisé un support de 16 pieds carrés. On y retrouve un fond coloré composé des archives du CERD, puis au centre les deux mains de 47 adultes réduites de 50 % couvrent la presque totalité de la surface et s’emboitent pour former le logo de l’organisme. L’avenir symbolisé par une main de chaque enfant du service de garde a été placé autour de celui-ci.

« Au total, cela représente 128 mains photocopiées, découpées, collées, pelées, séchées, mouillées, repelées et vernies. Ce fut un travail de fou, mais je suis contente du résultat. Cette réalisation incarne complètement l’organisme. Le CERD n’existerait pas sans ces gens et cette œuvre ne pourrait être sans leurs mains », a mentionné Mme Blanchet.

Notons que ce projet visait d’abord et avant tout à faire découvrir la médiation culturelle aux gens de l’organisme. L’artiste avoue qu’en effectuant la demande de financement, elle n’avait aucune idée concrète de ce qu’elle ferait. Son objectif était de trouver le moyen de faire participer le plus grand nombre d’individus sans que ça demande trop d’effort à ces derniers.

« Certains se sont investis au-delà de la simple photocopie. Ceux qui le voulaient retrouveront plus facilement leurs propres mains dans l’œuvre puisqu’ils ont pris le temps de faire un dessin ou d’écrire un mot. J’avoue m’être retenue. J’ai eu envie de colorer or ou argent des bagues, des bracelets et des montres pour qu’elles ressortent mieux sur l’œuvre finale, mais ça n’aurait pas respecté la volonté de chacun. Le seul écart que je me suis permis a été d’écrire les prénoms des enfants sur leur main afin qu’ils la retrouvent facilement dans quelques années », a expliqué Mme Blanchet.