Pierre, Marie et le Démon : un incontournable de l’été

Comptant plus de 20 ans d’existence, le Théâtre des Bâtisseurs de montagnes n’a jamais déçu les amateurs de théâtre d’été. Ce n’est pas cette année qu’il dérogera à la tradition avec la présentation d’une comédie désopilante. Pierre, Marie et le Démon de l’auteur québécois Michel Marc Bouchard fera les délices des habitués lors de la présente saison estivale.

Tout concourt à faire de cette comédie un incontournable de l’été. Reste à déterminer quel élément parmi le texte de la pièce, la distribution, le jeu des comédiens, la mise en scène ou même le décor s’avère le facteur le plus intéressant de la pièce. Le risque n’est pas grand d’affirmer que tous ces éléments contribueront à en faire un succès incontestable.

Pierre, Marie et Blaise, incarnés par Louis Côté, Myriam Breton et Raphaël Bernier, se retrouvent au lendemain d’une soirée bien arrosée visant à célébrer la promotion de Marie, soirée qui a laissé des traces dont seul Blaise se souvient clairement.

Si Marie semble composer avec la situation et donne l’impression de ne pas être très portée à résister à la tentation, il en est autrement de Pierre qui confesse son manque d’ouverture. C’est un Louis Côté ineffable, drôle à souhait, qui fait part de son désaccord et de son indignation. Les «On est où ?» et les «On est qui ?» qu’il lance traduisent bien son état d’âme et provoque l’hilarité de l’auditoire. Il en est de même de ses mimiques, de ses intonations et même de ses déplacements.

Le rythme est soutenu et le rire toujours présent. Et si la situation entre Pierre, Marie et ce démon de Blaise retient l’attention, les remarques cinglantes de Marie vis-à-vis la fonction ministérielle ne laissent personne indifférent. Incidemment, le ministre un peu empêtré campé par Bernard Turcotte mérite quelques remontrances acerbes. Le pauvre homme a fort à faire avec son épouse et les technologies nouvelles.

Si Raphaël Bernier a le physique de l’emploi (vous comprendrez en y assistant), il joue, à sa première prestation, la carte du naturel qui lui réussit.

L’arrivée d’une Angéla un peu excentrique en deuxième partie provoque d’autres situations cocasses. Fort bien rendu par Isabelle Lessard, le personnage fournit l’occasion à Pierre d’y aller de quelques réparties malicieuses et au public de s’amuser davantage.

Impossible de ne pas parler du décor. À la fois simple et imposant, il fait presque office de personnage. Il donne naissance à quelques scènes amusantes laissant place à l’imagination.