Collision mortelle à Tring-Jonction : l’alcool, la drogue et la vitesse en cause

Charles Gagné dépassait plus de trois fois la limite permise d’alcool lors de la collision lui ayant coûté la vie et celle de Patrick Cyr, le 16 décembre 2021, sur la route 112 à Tring-Jonction, près de l’intersection avec le 3e Rang. La présence de cannabis dans le système de Charles Gagné et sa vitesse excessive sont aussi mises en cause dans le rapport du coroner, Me Donald Nicole.

Patrick Cyr

Patrick Cyr, 38 ans, de Tring-Jonction, était en direction est au volant de son véhicule de marque Honda vers 21 h 10. Charles Gagné, 42 ans, de Saint-Pierre-de-Broughton, circulait en sens inverse au volant d’une Buick lorsqu’il a percuté l’arrière d’un premier véhicule avant de se renverser sous la force de l’impact, de dévier dans sa voie et de violemment frapper l’avant de la voiture de Patrick Cyr. Ce dernier était attaché et est demeuré dans son véhicule, tandis que Charles Gagné a été éjecté du sien alors qu’il ne portait pas sa ceinture. Le décès des deux hommes avait été constaté sur place.

Selon l’enquête, Charles Gagné avait passé l’après-midi et le début de la soirée à consommer de l’alcool dans des bars de Québec et de Scott. Un incident se serait produit avec un autre automobiliste vers 19 h 30. Il aurait circulé à des vitesses supérieures aux limites permises et effectué des dépassements dangereux. Sa conduite était, selon les témoins, téméraire, erratique et louvoyante. Il circulait à une vitesse de 183 km/h cinq secondes avant le premier impact. Il n’a freiné qu’une seconde avant de percuter la première voiture à 159 km/h et ensuite celle de Patrick Cyr à 74 km/h. Les analyses sanguines ont démontré une alcoolémie de 269 mg/dL, alors que la limite maximale est fixée à 80 mg/dL.

Patrick Cyr circulait pour sa part à une vitesse de 93 km/h et l’analyse toxicologique a démontré une alcoolémie négative.

RECOMMANDATIONS

Dans son rapport, le coroner Donald Nicole se demande pourquoi aucun témoin n’a contacté la police avant la collision. « Malgré la présence de personnes qui ont été témoins de l’état d’ivresse, de la conduite erratique et du comportement téméraire du conducteur du véhicule Buick, aucune n’a contacté les services policiers pour les informer de la situation et les aviser que ce dernier semblait en état d’ébriété », souligne-t-il.

Charles Gagné avait de plus contacté quelqu’un une demi-heure avant l’impact et il semblait alors « confus, désorienté et émotif avec un discours incompréhensif ».

Le coroner soutient qu’après des discussions avec les principaux intervenants en ce qui a trait à l’éducation entourant l’alcool au volant, il a appris « que peu de citoyens dénoncent les personnes qui s’apprêtent à conduire ou qui conduisent un véhicule avec les facultés affaiblies par l’alcool et/ou les drogues, que la gravité des peines et des conséquences avait peu d’effets dissuasifs pour les conducteurs qui avaient ou qui voulaient consommer de l’alcool, mais que la peur d’être contrôlés par la police est le moyen dissuasif le plus efficace auprès de ces derniers ».

Il recommande, entre autres, de « mettre en place des mesures permanentes visant à rappeler les conséquences de la conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool ou les drogues » et de « promouvoir auprès du public l’importance de signaler aux policiers les conducteurs ayant ou semblant avoir les facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue ».