Miguel Bolduc acquitté de négligence criminelle causant la mort

Miguel Bolduc a été acquitté de l’accusation de négligence criminelle causant la mort qui pesait contre lui, le vendredi 12 février, au palais de justice de Thetford Mines.

La victime Danick Lachance

La preuve n’a pas démontré que le jeune homme, alors âgé de 18 ans, utilisait son cellulaire, plus particulièrement l’application Snapchat, au moment où il a happé mortellement Danick Lachance, le 21 janvier 2017, le long de la route 112 à la sortie du secteur Robertsonville à Thetford Mines.

Le conducteur fautif, qui est maintenant âgé de 22 ans, avait plutôt témoigné qu’il fixait le bouton de volume de sa radio. La juge de la Cour du Québec Marie-Claude Gilbert a indiqué que sa version des événements n’était pas invraisemblable compte tenu de la preuve et qu’elle soulevait un doute raisonnable.

Le soir de l’accident, la victime de 19 ans marchait en direction est sur l’accotement de la route 112 afin de retourner chez elle à Tring-Jonction. Pour sa part, Miguel Bolduc se dirigeait vers Saint-Georges au volant de sa voiture après avoir passé la soirée chez son père à Thetford Mines.

Lors de son témoignage, il a admis avoir pris son cellulaire qui se trouvait sur le siège passager et avoir utilisé l’application Snapchat aux feux de circulation près de la Caisse Desjardins à Robertsonville afin d’envoyer des messages à deux amies. Il a dit avoir envoyé le dernier alors que le feu était vert et que son véhicule était en mouvement. Il a par la suite replacé l’appareil sur le siège passager.

Selon sa version, il fixait le bouton de sa radio afin d’augmenter le volume au moment de l’impact. L’accident est survenu à 3,9 kilomètres des feux de circulation. Des passants se sont rapidement arrêtés. D’après leur témoignage, Miguel Bolduc était en panique et répétait qu’il n’avait pas vu la victime. L’appel au 911 a été placé par l’un des passants, soit plus de trois minutes après le dernier envoi Snapchat.

L’expert en reconstitution a noté dans son rapport que le véhicule avait graduellement quitté la voie vers l’accotement, durant deux à trois secondes, mais il n’a pas pu évaluer la vitesse à laquelle il roulait. La collision est survenue à 1,48 mètre de la ligne blanche.

Bien qu’elle ait reconnu que l’utilisation de l’application Snapchat par Miguel Bolduc était dangereuse et qu’elle défiait les règles de prudence, la juge n’a pas retenu que la manipulation du cellulaire a causé la mort de Danick Lachance. Elle a indiqué que l’accusé a toujours nié avoir utilisé l’appareil au moment de l’accident, que ses explications étaient vraisemblables et qu’elle le croyait. Elle a affirmé que l’inattention était momentanée et que le geste de toucher le bouton de la radio, posé par tous les conducteurs, peut être tellement machinal. Selon elle, cette version est aussi compatible avec la preuve.