Roger Demers coupable d’attouchements sexuels sur une adolescente

Le juge de la Cour du Québec Christian Boulet a déclaré l’homme d’affaires Roger Demers coupable d’attouchements sexuels sur une adolescente alors qu’il était en situation d’autorité. La décision a été rendue vendredi matin au palais de justice de Thetford Mines. Un arrêt conditionnel des procédures entourant le chef d’accusation d’agression sexuelle a été accordé.

Après avoir lu un rappel des faits et des témoignages entendus lors du procès qui s’était amorcé en mai 2021, le juge a indiqué que plusieurs fois au cours de son contre-interrogatoire l’accusé s’est contredit par rapport à sa déclaration faite aux policiers et qu’il leur a même menti en leur racontant que les parents de la jeune femme étaient présents lors de la visite de la collection de voitures alors que ce n’était pas le cas. Le juge a également souligné que les explications de Roger Demers quant à ses contradictions étaient invraisemblables.

Les réponses de l’accusé lors de son contre-interrogatoire à propos de l’appel de la plaignante en mai 2018 ont aussi été qualifiées d’invraisemblables par le juge qui a ajouté que Roger Demers n’a pas répondu aux questions de la poursuite et qu’il n’a pas tenté de dire la vérité. Au cours de cet appel enregistré par les policiers à l’insu de l’homme d’affaires, l’adolescente l’avait interpellé sur les gestes qu’il avait commis.

Le juge Boulet a donc expliqué ne pas avoir cru le témoignage de l’accusé. Même si la mémoire de la victime a fait défaut à l’occasion, il a affirmé être convaincu qu’elle a dit la vérité.

Étant donné la différence d’âge entre les deux parties et le fait qu’il agissait comme conseiller en affaires auprès de la victime, le juge a soutenu être convaincu que Roger Demers était en situation de confiance auprès d’elle et c’est pourquoi il l’a déclaré coupable du chef d’accusation d’exploitation sexuelle, soit attouchements à des fins d’ordre sexuel envers une adolescente alors qu’il était en situation d’autorité.

Rencontrée après que la décision soit tombée, la procureure de la poursuite, Me Valérie Lahaie, s’est dite soulagée pour la victime qui a eu à passer au travers d’un long processus.

La suite des procédures a été fixée au 28 juin prochain.

RAPPEL DES FAITS

Les gestes pour lesquels Rogers Demers a été reconnu coupable sont survenus entre septembre 2017 et janvier 2018. Les accusations avaient été portées le 26 juin 2018 à la suite d’une enquête effectuée par les sergents-détectives du Service de police de Thetford Mines.

Avant les événements, la victime avait fait appel à l’accusé afin de recevoir un «coaching» puisqu’elle avait plusieurs projets entrepreneuriaux et elle croyait qu’il pourrait lui «apporter beaucoup de conseils» et des «trucs pour aller plus loin dans la vie».

Elle a témoigné que Roger Demers lui avait «touché le cœur» pour faire des «transferts d’énergie» en mettant sa main par-dessus son chandail et, par la suite, en dessous sur sa poitrine et sur son sein, disant qu’il «ne sentait pas bien son cœur». Ces gestes se sont produits à plusieurs reprises au fil des rendez-vous. Lors de leur dernière rencontre, elle a raconté que l’accusé a mis sa main entre ses deux jambes, sur ses parties intimes, par-dessus ses vêtements. C’est après cela qu’elle a décidé d’arrêter de le voir.

Lors de son témoignage, l’homme d’affaires avait nié les affirmations de la plaignante. Il avait souligné qu’en «aucune considération» il n’avait posé de gestes autres qu’une main sur l’épaule, sur le nombril et dans le dos à son endroit.

Avec la collaboration de Jean-Hugo Savard