Une peine de 42 mois de prison réclamée pour Reynaud Fortier

Le dossier de Reynaud Fortier était de retour au palais de justice de Thetford Mines, le mercredi 27 novembre, pour les observations sur la peine.  Celui qui est aujourd’hui âgé de 81 ans avait été déclaré coupable le 12 juillet dernier d’agression sexuelle à l’endroit d’un garçon d’âge mineur. Les faits se sont produits entre juillet et décembre 1996.

Lors du procès qui s’était tenu en avril 2024, la victime avait raconté que l’accusé l’avait embauché pour passer le balai les samedis matin à l’usine de l’entreprise Portes & Fenêtres Isothermic. Les gestes à caractère sexuel avaient commencé dès sa première journée de travail et s’étaient poursuivis à plusieurs occasions dans les mois qui ont suivi.

L’avocat de la défense, Me Jean-Félix Charbonneau, a proposé une peine de deux ans moins un jour dans la collectivité, accompagnée de services communautaires. Selon lui, Reynaud Fortier doit être considéré comme quelqu’un n’ayant aucun antécédent au moment des faits. La défense a de plus mentionné que, depuis les années 1990, il n’a pas eu d’autres reproches de la part de la justice. À la suite de sa peine purgée en 2014, il s’était soumis à un suivi avec un thérapeute qui lui a permis de comprendre et d’aller chercher des outils, a indiqué son avocat par rapport à l’évaluation du risque de récidive.

La procureure de la Couronne, Me Sarah Groleau-Paré, a pour sa part réclamé une peine d’emprisonnement de 42 mois. Parmi les facteurs aggravants, elle a souligné que la victime était âgée de moins de 18 ans à l’époque et que les gestes avaient entraîné des répercussions majeures sur sa vie. Elle a de plus soutenu que le crime constituait un abus de confiance et d’autorité puisque la victime était à l’emploi de Reynaud Fortier au moment des événements. 

Le juge Jean-Philippe Robitaille rendra sa décision sur la peine le 27 février prochain.

Rappelons que Reynaud Fortier avait déjà été condamné à neuf mois de prison en 2014 après avoir plaidé coupable à des accusations d’attentat à la pudeur et de grossière indécence à l’endroit d’un autre garçon d’âge mineur. Ces événements remontaient au début des années 1980.

DES CONSÉQUENCES TOUJOURS PRÉSENTES

Durant les observations sur la peine, le plaignant a témoigné que le verdict de culpabilité avait été un soulagement et une libération. Il a affirmé avoir trouvé le processus judiciaire difficile, mais qu’il était fier d’avoir entamé ces démarches. Il a également parlé avec émotion des conséquences sur sa vie et des cicatrices psychologiques qui se poursuivent encore aujourd’hui, entre autres, tendance à s’isoler, manque de confiance envers les autres, anxiété, peur, faible estime de soi, honte, culpabilité, colère, profonde tristesse et difficultés relationnelles.

Le juge Robitaille s’est par la suite adressé à lui pour lui rappeler qu’il n’avait aucune responsabilité dans ce qui est arrivé. « Soyez-en convaincu, parce que c’est la vérité vraie », a-t-il dit en soulignant son courage et sa résilience au cours des démarches judiciaires. « Vous pouvez être fier de ce que vous avez accompli », a ajouté le juge.