AmeriCan Structures investira 6 millions $ pour construire une usine robotisée
AmeriCan Structures de Thetford Mines investira autour de 6 millions $ afin de produire des murs industrialisés dans une usine complètement robotisée.
L’entreprise se spécialise dans la conception et la fabrication de poutrelles de plancher, de fermes de toit, de murs, de toitures et de planchers préfabriqués.
D’après son fondateur, René Leclerc, ce concept n’existe pas en Amérique du Nord. « Il s’agit d’une technologie française. L’Europe est huit à dix ans en avance sur nous. Nous commencerons par desservir le Québec et lorsque nous aurons acquis notre expérience, nous pousserons vers les États-Unis », a-t-il mentionné au Courrier Frontenac.
Ce projet, il en rêve depuis maintenant deux ans. « Nous avions levé le pied de sur l’accélérateur en raison du ralentissement économique. Nous sommes maintenant prêts à aller de l’avant. Les plans sont faits et le financement est déjà pas mal tout ficelé. »
Le bâtiment voisin de l’usine principale située sur la rue du Parc passera donc de 10 000 à 20 000 pieds carrés. « Nous achèterons les terrains se trouvant en arrière et doublerons la superficie en utilisant une charpente en bois massif. Nous y implanterons par la suite notre ligne de production. Le robot qui sera utilisé comprendra plusieurs outils et sera en mesure de tout faire. »
René Leclerc estime que cette technologie sera très avantageuse. « Nous n’irons pas dans le modulaire. Les murs industrialisés arriveront sur les chantiers déjà prêts à y être installés. Personne ne devra repasser pour finir le travail. Pour le client, cela lui permettra de sauver du temps et surtout de l’argent. »
« Ça m’excite beaucoup. Je peux déjà vous dire que nous ferons notre premier projet démonstrateur à Thetford Mines. » – René Leclerc
Si tout va bien, les travaux d’agrandissement devraient s’amorcer à l’automne 2025, pour une mise en production au début de 2026. « Nous tenterons de fabriquer 500 unités la première année et possiblement de doubler l’année suivante. Je pense que cette usine deviendra deux fois plus grosse en l’espace de trois ans », dit l’homme d’affaires.
Actuellement, 97 % des ventes d’AmeriCan Structures se font de l’autre côté de la frontière. René Leclerc n’écarte toutefois pas la possibilité d’y transférer son projet advenant l’imposition de tarifs douaniers de 25 % pour les produits canadiens. « Si Donald Trump met sa menace a exécution, au lieu d’agrandir ici, nous construirons la nouvelle usine là-bas. Nous n’aurons pas le choix. »
Près d’une dizaine de personnes demeurant actuellement en France ont entamé des démarches en vue de s’installer à Thetford Mines afin de participer au démarrage de la nouvelle usine d’AmeriCan Structures. De la main-d’œuvre supplémentaire est également à prévoir au cours des prochaines années.
L’entreprise thetfordoise compte actuellement 70 employés. Pour René Leclerc, la robotisation de la nouvelle usine permettra aussi d’atténuer les impacts reliés au manque de travailleurs. « La situation sera de pire en pire parce que les jeunes sont tous rendus sur des tablettes. Je ne crois pas que la prochaine génération travaillera manuellement comme nous le faisons présentement », a-t-il conclu.