Aucune offre d’achat pour les terrains du boisé Appalaches
L’appel d’offres entourant la vente des terrains du boisé situé dans le quartier Appalaches à Thetford Mines, plus précisément au 989, rue Picard ainsi qu’au 1021, rue Turcotte Est, s’est terminé le 12 juin dernier sans qu’une proposition d’achat ait été déposée par un promoteur. Cela signifie qu’aucun développement résidentiel ne s’y fera à court terme.
La Ville avait lancé en mai cet appel d’offres pour des terrains excédentaires lui appartenant. Le projet dans le quartier Appalaches aurait pu permettre la construction d’une vingtaine de résidences unifamiliales. L’objectif de la Ville était de rendre disponibles des espaces à la construction résidentielle, un besoin selon elle, tout en favorisant la densification urbaine et en réduisant l’étalement.
Les résidents du quartier se sont mobilisés contre ce projet après avoir appris la vente du boisé qui représente selon eux une richesse écologique ainsi qu’un terrain de jeu important pour les enfants du secteur. Une pétition comprenant plus de 1500 noms a été présentée et le sujet avait d’ailleurs fait l’objet d’un article dans l’édition du 5 juin du Courrier Frontenac.
Lors de la séance du conseil municipal du 3 juin dernier, les citoyens avaient demandé un moratoire d’un an afin de prendre un pas de recul et de mieux analyser les enjeux. Des discussions en ce sens ont eu lieu au sein du conseil qui a finalement décidé de ne pas mettre de moratoire après avoir constaté qu’aucune offre n’avait été déposée.
« Nous n’avons pas l’intention de courir après les promoteurs à ce moment-ci. Le délai d’un an qui était demandé va s’écouler de lui-même, donc nous avons jugé qu’il n’était pas nécessaire de mettre un moratoire », a expliqué le maire Marc-Alexandre Brousseau à la suite de la séance publique du 17 juin.
D’après lui, il y a des éléments ayant peut-être fait en sorte que les promoteurs ont jugé qu’il ne s’agissait pas d’un projet rentable. « Nous avons un travail à faire. Nous prenons un pas de recul afin de vérifier nos besoins domiciliaires et les opportunités de développement résidentiel. L’objectif est de regarder partout ailleurs ce qui est disponible. »
UNE VICTOIRE DOUCE-AMÈRE
Pour Isabelle Gagnon, l’une des résidentes de ce quartier s’étant mobilisée afin de protéger le boisé Appalaches, l’absence d’offre d’achat représente une victoire douce-amère. « Ce que le maire nous a dit, c’est que notre mobilisation a porté ses fruits et que cela a probablement contribué à ce qu’il n’y ait pas eu de promoteur. Nous pensions que cela avait eu un impact et de nous le faire confirmer par le maire, nous en sommes satisfaits. […] Cependant, de ce que j’ai compris, c’est que le terrain est toujours à vendre même s’il n’y a pas eu d’offre. Ce que nous voulons, c’est que la Ville le retire complètement du marché. C’est à cela qu’aurait servi le moratoire. Rien ne nous assure qu’il n’y aura pas d’offre dès que la poussière sera retombée, et ce, sans que nous soyons mis au courant », a indiqué celle qui a aussi demandé la tenue d’un référendum.
Mme Gagnon trouve également problématique que, dans les années 1990, tout le boisé était considéré comme un parc, alors que ce n’est plus le cas aujourd’hui. « La Ville dit maintenant qu’en ce qui concerne le Service des loisirs, le parc est le secteur des modules de jeu. Les gens qui ont acheté leur terrain en bordure pour s’y construire se sont fait dire que l’endroit demeurerait un parc. C’est comme s’ils s’étaient fait flouer. »
Elle se dit déçue de la vision de la Ville en ce qui a trait aux parcs. « Pour nous, il s’agit d’une forêt et des sentiers où les enfants peuvent apprendre et se développer. Nous ne voulons rien de plus. »
Mme Gagnon a affirmé que les citoyens du quartier Appalaches ont l’intention de continuer à se tenir informés et à questionner les autorités municipales afin de s’assurer que le boisé demeure intact. Elle tenait enfin à souligner le soutien de tous ceux et celles ayant signé la pétition et qui ont appuyé la mobilisation. « Nous les remercions du fond du cœur. »