Coalia accueille l’industrie de la fabrication additive à Thetford Mines
Environ 160 personnes prenaient part mercredi et jeudi au Rendez-vous de l’industrie de la fabrication additive et de l’impression 3D qui se tenait au Centre de congrès de Thetford.
Ce colloque, organisé par le centre de recherche Coalia et le Centre de recherche sur les systèmes polymères et composites à haute performance (CREPEC), regroupait sous un même toit des acteurs de l’industrie, du secteur académique et de divers centres de recherche provenant du Québec, mais également de la France.
« La fabrication additive et l’impression 3D représentent la même technique qui consiste essentiellement à produire une pièce en déposant la matière couche par couche. C’est un procédé qui ne nécessite pas de moule. Nous pouvons créer la géométrie que nous voulons. C’est un procédé qui peut être utilisé pour toutes sortes de matériaux comme les métaux, les polymères, les composites et les céramiques », a expliqué au Courrier Frontenac le directeur du CREPEC, Pascal Hubert.
La fabrication additive peut être utilisée dans plusieurs secteurs d’activité. « Il y a l’aérospatial, dont plusieurs participants qui œuvrent dans ce domaine sont présents, mais ça peut aussi être dans le secteur pharmaceutique ou biomédical, de même que dans celui de la construction », a ajouté Pascal Vuillaume, directeur de la recherche en plasturgie chez Coalia.
Pour son organisation, ce type d’événement est très important. « Au cours des sept dernières années, nous avons mis en place un ensemble d’activités sur la fabrication additive. Je dois avouer qu’aujourd’hui c’est un axe majeur qui est un peu sacralisé dans notre plan de développement. Nous avons fait beaucoup d’investissements. Nous avons notamment créé un laboratoire mixte qui permet de former les jeunes du Cégep de Thetford et de réaliser des projets de recherche. »
Pendant le colloque, plusieurs conférences étaient présentées aux participants entourant les dernières technologies. Ils ont pu en apprendre davantage sur comment des entreprises manufacturières sont parvenues à intégrer la fabrication additive avec succès.
« Nous nous intéressons davantage à l’application des procédés à l’échelle industrielle. Les avantages sur le plan financier sont encore à démontrer. Ce n’est pas évident parce que les taux de production sont encore assez faibles, mais cela permet de faire des choses au niveau du prototypage. Par exemple, l’entreprise SpaceX fabrique des pièces de moteur en impression 3D parce qu’elle peut faire des géométries impossibles à réaliser avec des méthodes conventionnelles. Comme c’est un lanceur qui servira une seule fois, cela justifie l’utilisation de ce genre de technique. Cela donne beaucoup de possibilités, mais pour des applications très ciblées », a renchéri M. Hubert.
Aux yeux de Pascal Vuillaume, la fabrication additive pour des pièces uniques est tout simplement formidable. « Avant, nous étions obligés de fabriquer des moules pouvant coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars. Ce n’est pas rentable. Il y a l’aspect du coût, du temps, mais également tout ce que nous pouvons faire de différent afin de personnaliser un produit pour un client. »
Il reste toutefois beaucoup de travail à faire pour optimiser la technologie. « L’impression 3D, ce n’est pas rapide. On parle d’heures de fabrication versus quelques secondes lorsque nous utilisons un moule par injection. C’est un gros défi », a reconnu M. Hubert.
Selon lui, la fabrication additive est un domaine qui peut attirer la relève. « Nous sommes en train de travailler à présenter des ateliers dans les écoles pour intéresser les jeunes. Je sais que Coalia organise aussi ce genre d’activité. Je crois qu’il y a un grand nombre de possibilités dans ce milieu puisque celui-ci regroupe plusieurs compétences. »
Notons qu’en plus des conférences présentées lors de ces deux journées, des moments favorisant le réseautage, des exposants, ainsi qu’une visite des installations de Coalia étaient au programme. « Avoir réussi à faire déplacer tous ces chercheurs qui œuvrent dans les grands centres pour nous présenter leurs dernières découvertes est toute un accomplissement. Je suis très content et satisfait. Pour moi, cet événement est une belle réussite », a conclu M. Vuillaume.