De Thetford Mines à la haute hiérarchie militaire canadienne

Originaire de Thetford Mines, Christopher Robin a été nommé en juillet dernier sergent-major de l’armée canadienne. Dans cette fonction clé, il avise le commandant, un lieutenant-général, et représente plus de 40 000 sous-officiers portant l’uniforme. Son rôle consiste non seulement à veiller au bien-être des militaires, mais aussi à s’assurer que les objectifs fixés par la hiérarchie soient atteints.

En entrevue avec le Courrier Frontenac, il a mentionné avoir été très ému et heureux d’apprendre qu’il occuperait désormais de telles fonctions. « Ce fut tout un cheminement de carrière pour en arriver là. J’ai gravi tous les échelons de sous-officiers. […] Après 34 ans, j’adore toujours mon expérience. »  

M. Robin a amorcé ses études au Collège de la région de l’Amiante, aujourd’hui le Cégep de Thetford. « J’étais très incertain quant à ce que je voulais faire. Les études n’étaient pas ma force. J’étais un peu distrait. Je connaissais des gens qui avaient fait leur début dans les forces armées canadiennes, alors j’ai tenté ma chance. Je suis allé au centre de recrutement à Sherbrooke et à partir de là, j’ai fait un choix. Quelques mois plus tard, j’étais à l’école des recrues à Saint-Jean-sur-Richelieu et ma carrière a pris son envol. »  

Avant sa nomination, le sergent-major Robin détenait le grade d’adjudant-chef au sein du groupe vice-chef d’état-major de la Défense. Les nouvelles fonctions qu’il assume représentent davantage de responsabilités. « La planète est très volatile avec tout ce qui se passe dans le monde. L’armée doit être prête. Nous avons de gros projets qui s’en viennent. J’épaule le commandant. J’essaie de donner des conseils logiques pour les faire avancer et qui penseront aussi aux besoins des soldats. »  

Bien entendu, l’armée canadienne surveille de près les conflits en cours en Ukraine et au Moyen-Orient. « Nous n’avons pas le choix de demeurer aux aguets. Nous avons des gens déployés partout et nous réagissons aux décisions de notre gouvernement. Nous continuons à nous entraîner et à nous développer afin d’être prêts à intervenir lorsque l’on nous appelle. »  

Au cours de sa carrière, le sergent-major Robin a été appelé à plusieurs reprises à se déplacer à l’étranger, notamment en Somalie, en Bosnie-Herzégovine, en Haïti et en Afghanistan. « Chaque déploiement est unique. En Afghanistan, nous étions dans un contexte de guerre. Nous apprenions à mieux travailler en équipe. La guerre est quelque chose que je ne souhaite à personne, mais je suis content d’y avoir participé quand même, car nous nous entraînons pour cela. Par contre, je suis heureux d’être revenu et de pouvoir en parler. »  

Quant à Haïti, il s’agissait plutôt d’une mission humanitaire dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies en 1997. Il y est retourné une deuxième fois en 2010. « La situation était déjà difficile dans les années 1990. Cette fois, il n’y avait plus rien de fonctionnel à cause du tremblement de terre. Les routes étaient détruites et les aéroports ne fonctionnaient qu’au minimum. Ce fut dévastateur. Encore là, je suis très content d’avoir pu aider les gens qui en avaient besoin. Le Canada est très bon pour cela », a-t-il souligné.  

Basé au quartier général des Forces armées canadiennes à Ottawa, le sergent-major est appelé, dans le cadre de ses fonctions, à effectuer plusieurs déplacements un peu partout au pays. « Mon rôle est aussi de rester en communication avec les troupes. Depuis que j’occupe ce poste, je n’ai pas eu l’occasion de revenir à Thetford Mines. Cependant, nous avons une unité de réserve dans la région, donc il est certain que je serai appelé à venir faire un tour éventuellement. »  

Quant à l’avenir, le sergent-major Robin continue de nourrir d’autres aspirations professionnelles. « J’ai la possibilité de briguer le plus haut poste de sous-officier des Forces armées canadiennes, soit celui d’adjudant-chef. Si le poste s’ouvre dans les deux prochaines années, je soumettrai probablement ma candidature. On verra ce qui sera décidé », a-t-il conclu.