Guylaine Gardner a laissé une empreinte indélébile sur le milieu communautaire
Guylaine Gardner, directrice de la Corporation de développement communautaire (CDC) des Appalaches de 1996 à 2016, s’est éteinte le 24 février. Figure clé de la région, son implication a durablement marqué le milieu communautaire.
Deux amies et anciennes collègues, Carole Mercier et Louise Nadeau, ont accepté de puiser dans leurs souvenirs pour témoigner de cet engagement qui caractérisait Mme Gardner, dont les origines familiales ont particulièrement façonné le parcours de sa vie. « C’est une famille qui militait syndicalement. Son père travaillait dans les mines et sa mère était beaucoup impliquée dans des organismes de Disraeli. Je pense que c’est ainsi que son militantisme et ses valeurs pour la défense des droits des personnes ont émergé et marqué son chemin tout le long de sa carrière. Elle a aussi été journaliste pigiste pour La Tribune et elle a commencé de cette façon à s’intéresser à ce qui se passait dans sa région », a raconté Mme Mercier.
Mme Gardner a milité dans les années 1980 pour le Regroupement des sans-emploi. Son premier poste dans le milieu communautaire fut au sein du Comité d’appui aux travailleurs et travailleuses accidentés de la région des Appalaches (CATTARA). Elle a par la suite été parmi les membres fondateurs de la CDC des Appalaches, devenant coordonnatrice pour l’organisme. Elle a mené de gros dossiers, notamment celui des travaux de mise aux normes du Centre communautaire Marie-Agnès-Desrosiers alors qu’elle était encore au CATTARA, un combat qu’elle a poursuivi au sein de la CDC afin d’appuyer les organismes qui y logeaient dans la mutualisation de leurs services. Elle a de plus mis en place le Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt destiné aux personnes à revenu modeste.
« Elle a toujours milité pour les gens moins fortunés et les droits des travailleurs. Elle a été impliquée avec des organisations socioéconomiques, la Société d’aide au développement de la collectivité de l’Amiante et la Société de développement économique. Dans la région, elle a travaillé à la reconnaissance des organismes communautaires. C’était difficile d’avoir une reconnaissance auprès des instances politiques et socioéconomiques puisqu’il y avait plusieurs préjugés. Guylaine a contribué à améliorer cette perception, en compagnie d’autres personnes évidemment. Tout ce qu’elle a fait, c’était pour les autres, jamais pour se mettre à l’avant elle-même », a souligné Louise Nadeau.
Mme Gardner a aidé beaucoup d’organismes de la région, étant devenue une référence en termes de gouvernance. Elle a offert de la formation afin de leur permettre de solidifier leurs services.
Enfin, rappelons qu’en octobre 2024, lors de l’inauguration de ses nouveaux locaux, la CDC des Appalaches avait dévoilé la Salle de conférence Guylaine-Gardner en hommage à cette dernière. Plusieurs personnes du milieu communautaire étaient d’ailleurs présentes pour témoigner de son apport.