Jérôme Leduc a toujours du plaisir à jouer au hockey

Jérôme Leduc en est à sa première saison avec l’Assurancia de Thetford après une année sans jouer. Son plaisir au hockey est toujours là et il apporte de la stabilité à la brigade défensive après les départs de Samuel Hould et Étienne Boutet que l’équipe a perdus lors du repêchage d’expansion en août dernier.

Texte de Pierre Nadeau

Le hockeyeur de 32 ans a déjà une belle carrière derrière lui. À sa seule saison midget AAA avec le Séminaire St-François de Québec, il a remporté la médaille de bronze à la coupe Telus au printemps 2008. « Les équipes de l’Ouest canadien avaient plus de joueurs de 17 ans que celle du Québec. Nous, nos joueurs avaient 15 et 16 ans et on jouait contre des équipes pas mal plus âgées. Ce fut décevant parce qu’on était si proche du but, mais ce fut toute une expérience. »

Repêché en première ronde dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ) par les Voltigeurs de Drummondville en 2008, c’est avec les Huskies de Rouyn-Noranda pendant deux saisons et l’Océanic de Rimouski pour deux autres campagnes qu’il a passé son stage junior. « J’ai joué un match hors concours avec Drummondville avant d’être échangé à Rouyn-Noranda. C’était l’année où les Voltigeurs ont remporté la coupe Memorial et il n’y avait pas de place pour moi, mais ce fut une bonne transaction. »

À sa dernière année dans l’uniforme de l’Océanic avec l’entraîneur Serge Beausoleil qu’il avait connu avec le Séminaire Saint-François, Jérôme Leduc a connu une saison extraordinaire. Il a été le récipiendaire du trophée Émile-Bouchard remis au meilleur défenseur, membre de la première équipe d’étoiles, en plus d’accumuler 28 buts et 74 points, deux sommets pour un défenseur cette saison-là. « On avait une bonne équipe, alors qu’on était allé chercher quelques bons joueurs à la date limite des transactions. J’ai joué sur le jeu de puissance et j’en ai profité. »

Au cours de cette saison, il avait participé au camp des moins de 20 ans avec Équipe Canada. « Ça avait été une grosse déception parce que je n’avais pas fait l’équipe, mais en même temps, j’ai vécu une belle expérience. Au bout du compte, je dois dire que ç’a été une grosse saison remplie d’émotions, où on avait perdu en finale contre Saint John. »

Pendant ses quatre années au niveau junior, il a été dirigé par d’excellents entraîneurs. Outre Serge Beausoleil, il a eu Clément Jodoin à Rimouski et André Tourigny à Rouyn-Noranda. « Trois excellents entraîneurs qui m’ont aidé à grandir, surtout André Tourigny à ma première année. J’ai été choyé parce que ce n’est pas tous les jours que tu peux avoir comme entraîneur un gars tel qu’André Tourigny maintenant avec l’Utah dans la LNH, Clément Jodoin, un ancien de la LNH, et Serge Beausoleil qui est encore dans le junior après une quinzaine d’années. »

Déçu de ne pas être retenu pour jouer avec l’équipe du Canada des moins de 20 ans, il a pu enfiler le chandail unifolié quand il a pris part au tournoi de la coupe Spengler deux fois plutôt qu’une. « La première fois, c’était avec les Americans de Rochester, où on avait invité une équipe de la Ligue américaine. La seconde fois, c’était en tant que représentant du Canada. La coupe Spengler, c’est le plus vieux tournoi qui existe encore. On n’a pas bien fait, mais ce fut super comme expérience que j’ai pu vivre avec la famille. »

Repêché dans la LNH

Choix de troisième ronde des Sabres de Buffalo en 2010, son rêve de jouer dans la LNH ne s’est jamais concrétisé. « C’est sûr qu’il y a une déception même si j’ai passé quatre belles années dans la Ligue américaine. Par moments, j’étais certain que je serais le prochain à être rappelé par le grand club, mais je n’ai jamais reçu d’appel. J’ai eu la chance de jouer cinq parties hors concours, mais ce n’est pas pareil que d’être rappelé », dit-il.

Il s’est souvent questionné pour connaître la raison pour laquelle ça n’a pas fonctionné. « Est-ce que c’était une question de timing ou d’être à la bonne place au bon moment? Je ne pourrais le dire, mais j’avoue qu’il n’y a pas eu beaucoup de blessures aux joueurs de défense dans les années où j’aurais pu être rappelé », s’est-il finalement convaincu.

Il a pensé avoir une seconde chance quand il a été échangé aux Sénateurs d’Ottawa. « C’était un changement d’air. Ça faisait trois ans et demi que j’étais à Rochester dans la Ligue américaine. Je n’ai jamais demandé une transaction. Je pense plus qu’on voulait me donner un second souffle comme pour les trois joueurs acquis de Binghamton. Je pensais avoir une deuxième chance de prolonger ma carrière là-bas, mais ça n’a pas fonctionné. »

C’est après qu’il a opté pour aller jouer en Europe pendant sept ans. À son retour au Québec au terme de la saison 2022-23, il s’est imposé un repos d’une saison complète. « Ç’a été une décision familiale. J’étais encore blessé, j’avais des maux de tête et je n’étais pas prêt mentalement à jouer. J’avais besoin d’une pause. »

Arrivée avec l’Assurancia

Sélection tardive de dixième ronde par l’Assurancia en 2019, il a accepté de rechausser les patins pour la prochaine campagne. « Cette année, je voulais recommencer à jouer pour les moments où je peux le faire en raison de mon travail », avoue-t-il.

La différence entre jouer chez les professionnels et dans la Ligue nord-américaine de hockey, c’est de ne pas être sur la glace tous les jours. « C’est certain que ce n’est pas pareil et que c’est un peu plus difficile. Passer de cinq pratiques par semaine à zéro, c’est un gros ajustement, mais ça va de mieux en mieux et j’ai du plaisir à jouer au hockey. »

Victoire à domicile

Après son revers à Laval la veille, l’Assurancia a pris sa revanche sur les Pétroliers, vendredi soir, en l’emportant 4-2 au centre Mario-Gosselin. Cette victoire a permis de rejoindre les Lavallois au quatrième rang à 29 points, mais avec un match de plus à jouer.

La troupe de Bobby Baril n’avait pas l’intention de s’en laisser imposer avec deux buts dans les quatre premières minutes du premier engagement. Alexandre Goulet en avantage numérique et Danick Gauthier ont donné le rythme au match.

À la période médiane, Danick Gauthier, avec son second de la rencontre, a redonné une priorité de deux buts aux locaux. Émile Poirier, des visiteurs, a rendu ça intéressant en portant la marque 3-2 avec moins de quatre minutes au cadran. Pierre-Maxime Poudrier a scellé l’issue du match dans un filet abandonné.

Étienne Marcoux a tiré les marrons du feu à quelques occasions au dernier tiers avec de gros arrêts. Il a finalement repoussé 28 rondelles. Son vis-à-vis Anthony Pagliarulo a stoppé 32 tirs.

Prochains matchs

L’Assurancia disputera deux matchs importants lors du prochain week-end. Vendredi, il visitera les Éperviers de Sorel-Tracy pour une deuxième fois cette saison. À leur première visite au Colisée Cardin, les troupiers de Bobby Baril avaient gagné 2-1.

Le lendemain, samedi, ce sera un troisième duel en neuf jours face aux Pétroliers de Laval, dont un second passage au centre Mario-Gosselin en huit jours.