La fraude « grands-parents » continue de faire des victimes

L’arnaque de type «  grands-parents » continue de faire des victimes. Il s’agit d’une fraude par téléphone où des gens tentent de se faire passer pour un membre de la famille en situation de détresse, invoquant un besoin urgent d’aide financière. Quelques dossiers ont récemment été rapportés dans la ­MRC des ­Appalaches, et ce, dans un cours laps de temps.

C’est notamment arrivé à un couple thetfordois qui s’est fait arnaquer de 6500 $. « Ma mère a été appelée un matin, ­soi-disant par ma fille, qui racontait qu’elle avait eu un accident, qu’elle était dans le trouble parce qu’elle avait été arrêtée et qu’un policier allait la contacter, a raconté leur fils en entretien avec le ­Courrier ­Frontenac. Il y a en effet un faux policier qui a rejoint ma mère et qu’il lui a dit que sa ­petite-fille avait frappé et blessé une femme au volant d’un véhicule alors qu’elle n’avait pas l’âge pour conduire. Il a indiqué qu’il n’avait pas pu me joindre, son père. Il a ensuite dit que quelqu’un allait la rappeler. »

Une autre personne se faisant passer pour un avocat a ensuite contacté la dame pour lui faire part du fait que la fausse victime voulait porter plainte au civil et au criminel. Il l’a rappelée un peu plus tard pour lui signifier que contre un montant de 6500 $, il serait capable de faire tomber les charges.

« Ils ont envoyé un faux policier de la ­SQ chez mes parents pour aller chercher le montant. Ce que j’ai su aussi, c’est qu’ils auraient appelé ma fille la semaine dernière pour enregistrer sa voix afin de l’imiter et c’est comme ça que ma mère a été convaincue. »

SITUATION D’URGENCE

Avec ce type de fraude, la personne au téléphone va souvent se faire passer pour un ­petit-enfant, mais aussi pour un neveu, une nièce, un cousin ou même un ami. « Elle parle d’une situation d’urgence comme un accident ou l’arrestation d’un proche. L’histoire suit généralement un scénario qui est vraisemblable, visant à générer une réaction d’anxiété et à susciter un sentiment d’urgence d’agir. Le fraudeur va vraiment miser sur la rapidité d’agir, de là le danger », explique la ­porte-parole de la ­Sûreté du ­Québec, Hélène ­St-Pierre.

Une autre personne se faisant passer pour le représentant d’une compagnie ou d’une autorité, un policier, un médecin ou un avocat peut aussi entrer en ligne de compte. « Le montant que l’on demande, par exemple, est destiné à payer des honoraires, la caution pour une libération ou des soins. Le fraudeur va inciter les gens à ne pas en parler aux personnes concernées. Il va même inciter les victimes à mentir sur la raison du retrait. En général, c’est ce que l’on observe avec les fraudes de type ­grands-parents, mais il y a plusieurs stratagèmes et avec le temps, il y a des modifications apportées pour créer un effet de surprise et encourager la méconnaissance », souligne la sergente ­St-Pierre.

Les fraudeurs peuvent parfois utiliser la technologie afin de copier et d’imiter la voix d’un proche. Il faut donc se méfier si un tel scénario survient et même si la voix au téléphone est familière. Souvent, on demande de laisser une enveloppe d’argent sur leur balcon ou dans leur boîte aux lettres en disant que quelqu’un passera la chercher.

UN ­TEMPS D’ARRÊT

Afin d’éviter de se faire prendre par ce type de fraude, les autorités policières conseillent de prendre un pas de recul, de réfléchir et de ne pas agir dans l’urgence même si la situation semble le commander. « On ne doit surtout pas agir sur le coup de l’émotion et avec rapidité. Il faut faire des vérifications avec les bonnes personnes. Les gens peuvent même contacter directement leur poste de police local et expliquer le type d’appel qu’ils ont reçu. L’important est vraiment de prendre un temps d’arrêt par rapport à tout cela », affirme ­Hélène ­St-Pierre.

Cette dernière ajoute qu’il ne faut évidemment jamais remettre d’argent à des individus que l’on ne connait pas. « Il ne faut pas non plus remettre nos informations personnelles, nos cartes de guichet et notre numéro d’identification personnelle (NIP). Il y a des fraudes où une personne se faisant passer pour un représentant d’une institution bancaire demande de déposer sa carte et son NIP dans la boîte aux lettres pour qu’ils puissent être récupérés. Les institutions ne demandent jamais cela. »

Des arrestations ont déjà été effectuées concernant ce type de fraude, toutefois, le stratagème persiste. Afin de faciliter les enquêtes, la police conseille de ne pas hésiter à contacter les autorités, qu’ils soient victimes ou non. « ­Si on reçoit ce type d’appel, nous vous demandons de communiquer avec votre poste de police local. ­Peut-être que l’information que vous détenez permettra d’aider dans d’autres dossiers, même si vous n’avez pas été victime », souligne la sergente ­St-Pierre.

Parfois, les gens peuvent vivre un sentiment négatif par rapport à la situation de s’être fait prendre. La ­porte-parole de la ­SQ soutient qu’il ne faut pas avoir honte et hésiter à rapporter ce type de méfait.

PRÉVENTION

Au niveau du poste des ­Appalaches situé à ­Thetford ­Mines, beaucoup de prévention est faite afin d’informer la population. L’été dernier, les cadets ont notamment rencontré de nombreux citoyens afin de discuter avec eux des différents types de fraudes. La coordonnatrice en police locale rencontre également des groupes à ce sujet. « Si des organismes sont intéressés par une présentation, ils peuvent appeler au poste directement afin de demander une rencontre avec elle », conclut ­Hélène ­St-Pierre.