L’Association de protection du lac à la Truite d’Irlande dresse son bilan 2024

L’Association de protection du lac à la Truite d’Irlande (APLTI) invite la population à découvrir ce que les intervenants en gestion de l’eau ont fait en 2024 pour améliorer la qualité de l’eau de la rivière Bécancour qui, rappelons-le, est impactée par l’érosion des résidus miniers amiantés et des nombreuses surverses d’eaux usées depuis plusieurs décennies.

Pour une autre année, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a réalisé beaucoup d’échantillonnages au cours de l’année, comme prévu dans la mesure 4 du Plan d’action 2022-2025 du gouvernement du Québec (L’acquisition de connaissances sur l’impact des résidus miniers amiantés dans l’environnement). Depuis juillet 2022, aucun résultat n’a encore été dévoilé au public.

Les 27 et 28 mars, l’Observatoire national de l’amiante (ONA) a tenu son premier colloque TAARMAQ. Créé en juin 2022, l’ONA a pour mission : de rassembler et de développer les connaissances sur les impacts sanitaires et environnementaux de la manipulation et de la valorisation des résidus miniers amiantés. Le 16 septembre dernier, Louis Laferrière a pris la direction générale, succédant à Annie Rochette, sa première directrice générale.

En octobre 2023, la Gestion de la faune Capitale-Nationale – Chaudière-Appalaches du MELCCFP a entrepris l’inventaire ichtyologique du lac à la Truite d’Irlande qui permettra de mettre à jour le guide de consommation des poissons d’eau douce au Québec (la dernière étude de ce genre datait de 2005). En espérant que le rapport sera bientôt disponible au cours de la prochaine année. Mentionnons qu’un projet d’étude sur l’impact de l’amiante dans la chair des poissons est parallèlement en voie de développement. 

Le rapport final de la firme Avizo sur l’étude hydrogéomorphologique réalisée en partenariat avec le Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC) a vu le jour au début mai, celui-ci peut être consulté sur le site web de l’APLTI. 

Les surverses d’eaux usées : des investissements majeurs en 2024

La rivière Bécancour fait partie intégrante du traitement des eaux usées de Thetford depuis plusieurs décennies. 

La Ville de Thetford a mis en opération en juillet dernier un système de désinfection aux UV à l’usine d’épuration de la Haute-Bécancour. Depuis le début de novembre, le chantier du bassin de rétention des eaux usées est déjà bien entamé au parc Saint-Noël. Cette infrastructure souterraine permettra de régler une bonne partie des surverses dans la rivière Bécancour dans ce secteur.

Le bassin de rétention d’un volume de 8500 mètres cubes emmagasinera les eaux usées et quand la pluie s’arrêtera, elle s’écoulera tranquillement dans le réseau au lieu de se retrouver dans la rivière. 

La qualité de l’eau de la rivière Bécancour sera grandement améliorée en 2025, grâce à ses investissements gigantesques de 22,5 millions $.

La rivière Bécancour s’ouvrira aux pagayeurs

Partageant la vision de l’APLTI, le GROBEC a entamé le développement d’un projet pour mettre en valeur le potentiel pagayable de la rivière Bécancour et des autres rivières sur leur territoire. L’APLTI les en remercie grandement. Des parcours adaptés au canot, au kayak et à la planche à pagaie proposeront des circuits touristiques axés sur la mobilité douce qu’offre la rivière, renforçant le rayonnement de la région et le sentiment d’appartenance des populations de la Chaudière-Appalaches et du Centre-du-Québec à leur territoire.

Lors de leur assemblée générale annuelle du 28 juin 2020, les membres ont adopté ce que devrait être la vision de l’organisme: promouvoir la mise en valeur de la rivière Bécancour, c’est protéger le lac à la Truite d’Irlande. Il est donc essentiel d’adopter une vision plus large qui vise la protection de l’ensemble de la rivière Bécancour qui s’étend sur 196 km. « Nos actions doivent s’inscrire dans cette vision pour que les instances gouvernementales et municipales reconnaissent la rivière Bécancour comme la « Compostelle des rivières d’Amérique du Nord pour le canot et le kayak » et qu’ils en fassent la promotion sur le plan récréotouristique », a poursuivi le président de l’APLTI, Réjean Vézina. 

Le projet Fleur de lys 

GROBEC a entamé au printemps un projet intitulé « Fleur de Lys » incluant plusieurs partenaires. Petit clin d’œil de GROBEC à l’histoire, car le nom que portait la drague spécialement construite pour assécher le lac Noir s’appelait Fleur de Lys. Ce projet a pour objectif de reconnecter la rivière Bécancour au lac d’Amiante, intercepter les sédiments amiantés, réduire l’ensablement des lacs fluviaux, recréer un écosystème aquatique et bien d’autres. 

En octobre 2020, l’APLTI mandatait l’ingénieur Miroslav Chum pour une analyse de faisabilité de la remise en eau de l’ancien lit de la rivière Bécancour. L’association a reçu un appui financier de 5000 $ de la députée Isabelle Lecours ainsi que de 2000 $ du ministre de la Faune, des Forêts et des Parcs (MFFP), Pierre Dufour. 

Lors d’une rencontre (15 août 2020) à l’ancienne mine Normandie, la députée a demandé au président de l’APLTI, Réjean Vézina : quelle serait la première chose que vous feriez ou recommanderiez à notre gouvernement ? La réponse fut la réappropriation du lit de la rivière Bécancour au lac d’amiante, qui serait des plus bénéfiques à court terme pour l’amélioration de la qualité de l’eau de l’étang Stater, du lac à la Truite d’Irlande ainsi que les autres lacs en aval. Un an plus tard, la Semaine verte, dans son émission « Restaurer l’impossible », démontre d’une façon remarquable que cette solution pourrait améliorer à court, moyen et long terme la qualité de l’eau des lacs fluviaux en aval.

L’APLTI, toujours en action

Beaucoup d’autres projets ont été réalisés en 2024 sur la rivière Bécancour et ses lacs fluviaux comme la pêche aux déchets, le réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL), de la sensibilisation sur les réseaux sociaux, des activités de financements, etc. 

L’année 2025 soulignera le 10e anniversaire du dépôt du Mémoire « Le lac à la Truite d’Irlande en voie de disparition », ainsi que la création de l’APLTI en juillet 2015. « Au cours de cette période, plusieurs actions ont été faites et aujourd’hui nous commençons à obtenir des résultats pour les efforts investis. L’APLTI espère continuer d’avancer à vos côtés », a conclu M. Vézina.