Le Syndicat de l’enseignement de L’Amiante dénonce les coupes en francisation
Le Syndicat de l’enseignement de L’Amiante (SEA) a réagi aux coupes en francisation annoncées dans les dernières semaines. Au Centre d’éducation des adultes L’Escale de Thetford Mines, ce sont 60 élèves sur les 180 actuels qui ne seront plus desservis à compter du 11 novembre, sans compter ceux qui se retrouvent sur la liste d’attente. Cela entraînera la perte de quatre emplois en enseignement.
Le SEA a indiqué avoir fait parvenir une lettre à la députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, afin de « témoigner de leur mécontentement et des conséquences néfastes sur les équipes enseignantes ».
« Alors que le ministère de l’Éducation sabre la francisation offerte dans les centres d’éducation des adultes, des profs de la région perdent cavalièrement leur emploi durant l’année et des personnes immigrantes n’ont plus accès à des cours de français. Quand le gouvernement dit vouloir valoriser les enseignants et faire de l’enseignement du français une priorité, on comprend que ce sont seulement de beaux discours et qu’il ne joint pas la parole aux actes », a soutenu Geneviève Fortier, présidente du SEA.
Le syndicat juge injustifiables ces coupes puisque le financement alloué à la francisation et transféré par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) au ministère de l’Éducation est demeuré le même par rapport à l’an dernier. Une nouvelle directive provenant du ministère de l’Éducation empêche toutefois les centres de services scolaires d’aller piger dans d’autres budgets afin de répondre aux besoins de la clientèle immigrante. Pour le SEA, il s’agit d’un démantèlement des services de francisation offerts dans les centres d’éducation des adultes sans aucune garantie que le MIFI puisse compenser cette perte en offrant un service comparable.
« Les enseignants qui perdent leur emploi ou voient leur tâche affectée avaient pourtant choisi de travailler à l’éducation des adultes. Plusieurs se sont développé une solide expertise au fil des ans. La francisation, c’est plus que l’apprentissage du français, c’est la transmission des codes de notre culture et de notre société. Le gouvernement doit changer de cap et s’assurer que les services de francisation puissent continuer à être offerts à la hauteur des besoins réels dans les centres de services scolaires, en toute cohérence avec le financement octroyé par le MIFI », a ajouté Mme Fortier.
Rappelons que cette situation découle de changements apportés par le ministère de l’Éducation au financement de ces cours. Les budgets en formation générale des adultes se font habituellement selon des ratios passés. Cette année, ils se basent sur les chiffres datant de 2020-2021. Or, dans la région de Thetford et dans beaucoup d’autres endroits de la province, les besoins ne sont plus les mêmes qu’il y a quatre ans puisque le nombre de nouveaux arrivants a énormément augmenté depuis. Auparavant, les établissements pouvaient aller piger dans d’autres budgets afin de répondre aux besoins en francisation, ce qui n’est plus le cas en raison de nouvelles règles établies par le ministère.
Le Centre de services scolaire des Appalaches a pris la décision de continuer à desservir les élèves des niveaux 1 à 4. Les cours de francisation comprennent habituellement huit niveaux. Le directeur général Jean Roberge avait mentionné en entrevue avec le Courrier Frontenac que des alternatives seraient proposées au personnel touché au sein de l’organisation.
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