Oplan utilise l’IA pour alléger la charge de travail des enseignants
L’entreprise Oplan, basée à Thetford Mines, a récemment dévoilé un nouvel outil innovant propulsé par l’intelligence artificielle (IA), destiné à transformer la gestion des activités pédagogiques au primaire. Ce générateur de situations de lecture personnalisées permet aux enseignants de gagner un temps précieux tout en offrant des contenus sur mesure adaptés aux besoins spécifiques de leurs élèves.
En quelques clics et moins de deux minutes, ils peuvent créer des textes de lecture variés, qu’ils soient narratifs, descriptifs ou explicatifs, tout en ayant la possibilité de personnaliser ces derniers selon des critères précis. L’outil, accessible même à ceux ayant peu de connaissances en informatique, simplifie l’intégration de l’IA dans les pratiques pédagogiques.
Le générateur est entièrement configurable. Les enseignants peuvent choisir le niveau académique (de la première à la sixième année), ajuster le nombre de mots, sélectionner le type de questions (repérage, inférence, court développement) et choisir un thème spécifique parmi une large gamme, allant des animaux aux sports, en passant par l’actualité ou des sujets plus locaux et précis.
« Oplan existe depuis quatre ans et nous avons toujours eu comme objectif de faire sauver du temps au personnel des écoles. Nous avons d’abord proposé des générateurs de plans permettant de créer des séquences de travail pour les élèves afin de les rendre plus autonomes. Par contre, nous avons toujours voulu trouver d’autres façons de leur faire gagner du temps », a expliqué Dave Tardif, vice-président éducation et conseiller pédagogique.
L’équipe a sondé les utilisateurs de la plateforme déjà existante et d’autres enseignants du Québec afin de savoir ce qui leur prenait le plus de temps dans leur pratique quotidienne. « Ce qui est revenu souvent, c’est, entre autres, le fait de devoir chercher constamment sur Internet ou dans les manuels scolaires des textes qui sont de bon niveau et intéressants pour les enfants. Nous avions déjà dans l’idée d’utiliser l’intelligence artificielle pour un projet et nous avons décidé de réaliser notre première phase en lien avec ce besoin exprimé », a-t-il ajouté.
L’un des aspects remarquables de cet outil est, selon lui, sa capacité à répondre aux besoins des élèves de toutes régions, y compris ceux des communautés éloignées. Il est notamment possible de générer des textes sur des sujets peu abordés dans les manuels scolaires, comme la bannock (une galette traditionnelle) dans les communautés autochtones ou encore la pêche en Gaspésie. Ceux-ci répondent aux intérêts réels des élèves et permettent de contextualiser l’apprentissage.
UN OUTIL EFFICACE ET MOTIVANT
En plus de permettre des économies de temps, la nouvelle application favorise la motivation scolaire des jeunes. Le fait de pouvoir choisir le thème des situations de lecture permet aux enseignants de s’assurer que le texte généré correspond à leurs intérêts, les encourageant ainsi à lire. Oplan prône aussi l’inclusion des enfants à besoins particuliers, car ils ont souvent des intérêts précis qui ne coïncident pas nécessairement avec ceux des autres élèves.
Dans le même ordre d’idées, l’outil permettra bientôt de générer un texte similaire, mais de choisir le degré de difficulté pour s’adapter aux besoins. Le générateur de contenu pédagogique a nécessité quelques mois de travail. « Nous avons commencé à travailler dessus en juin. Nous avons aussi fait affaire avec une firme en intelligence artificielle de Québec pour nous accompagner. L’outil est disponible pour nos utilisateurs depuis le début du mois d’octobre », a dit Dave Tardif.
UN FUTUR PROMETTEUR
L’outil connaît un grand succès au Québec, mais a également attiré l’attention d’autres provinces canadiennes, où il existe des écoles francophones. Oplan a ainsi étendu son marché en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et au Nouveau-Brunswick.
« Présentement, l’application s’adresse seulement au niveau primaire. Nous avons beaucoup d’idées. Nous avons eu des demandes pour le niveau secondaire et pour une version en anglais. Pour l’instant, nous nous consacrons à son perfectionnement. Nous voulons augmenter la qualité de notre générateur dans les prochains mois. Nous verrons par la suite où en est le développement », a-t-il conclu.