Personnalité de l’année : le travail colossal de l’astronome Julie Bolduc-Duval est souligné
Le travail de l’astronome et communicatrice scientifique Julie Bolduc-Duval au cours des mois ayant précédé l’éclipse solaire totale du 8 avril dernier a été salué par le magazine L’actualité qui l’a nommée parmi ses cinq personnalités de l’année 2024. Cette reconnaissance est une belle surprise pour la Thetfordoise qui évolue en éducation de l’astronomie depuis une vingtaine d’années.
« Au nom du bien commun, elles ont fait preuve de courage, de force et de ténacité, mais aussi d’humilité », souligne L’actualité au sujet des personnalités choisies par l’équipe du magazine. Sandra Demontigny, Simon Jolin-Barrette, Alexandre Lamontagne et l’OSBL Utile (L’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant) sont les autres récipiendaires de cette mention.
C’est à l’automne que Mme Bolduc-Duval a appris qu’elle avait été sélectionnée. « Sur le coup, je suis tombée en bas de ma chaise. Je ne m’attendais pas du tout à ça. C’est certain que c’est une reconnaissance qui fait chaud au cœur. J’ai travaillé extrêmement fort pour essayer que le plus de gens possible puissent vivre ce moment extraordinaire, mais je demeure convaincue que cela aurait pu être une nomination de groupe pour Éclipse Québec puisque nous étions plusieurs à travailler ensemble. Je n’étais pas seule à le faire », a-t-elle affirmé en entretien avec le Courrier Frontenac.
Cette dernière est directrice du programme « À la découverte de l’univers ». Offert en français et en anglais, celui-ci aide les enseignants du primaire et du secondaire avec le contenu pédagogique lié à l’astronomie. Les mois qui ont précédé l’éclipse ont donc été fort occupés. Elle a également participé à l’écriture d’un livre avec le journaliste scientifique Joël Leblanc, Éclipse : quand le Soleil fait son cirque. Cette publication s’est d’ailleurs avérée une référence.
Son objectif en vue de cet événement extraordinaire était que le plus de personnes possible puissent le vivre. « Ça se passait un lundi après-midi, donc nous voulions que les écoles embarquent. Il y avait tout de même des contraintes, dont le fait qu’il allait se produire près de l’heure de la sortie des classes. Il y avait aussi l’enjeu de sécurité que nous voulions bien expliquer sans virer dans la panique. Nous avons travaillé très fort en amont à offrir des formations, à trouver du financement afin de distribuer des lunettes et à partager l’information pour que des initiatives soient lancées. »
L’événement fut un succès dans plusieurs villes et écoles du Québec. L’astronome a notamment mentionné le Centre de services scolaire des Appalaches qui a décidé de le faire vivre à ses élèves en leur procurant des lunettes. Elle a également parlé de la Ville de Saint-Georges qui avait invité sa population ainsi que celle de l’extérieur à un rassemblement. Pour sa part, malgré plusieurs invitations à différentes activités, Julie Bolduc-Duval avait choisi de vivre ce moment en compagnie de sa famille aux abords du lac Aylmer.
Il y a cependant des endroits où la diffusion d’information a beaucoup moins fonctionné. En effet, certains centres de services scolaires avaient décidé de déplacer une journée pédagogique au 8 avril prétextant l’enjeu de sécurité. La communicatrice scientifique a reconnu qu’elle peine encore à tourner la page sur la situation regrettable liée à la panique qui a marqué les semaines précédant l’éclipse.
« Ça m’a vraiment prise au dépourvu. Nous l’avons beaucoup vécu au niveau des écoles, où des enseignants étaient prêts et soudainement ils se faisaient couper leurs belles initiatives par des dirigeants qui ne voyaient que l’enjeu de sécurité. Ce n’était pourtant pas compliqué de le faire correctement si l’information était bien transmise. J’ai trouvé ça très difficile et ça m’a vraiment troublée. Encore aujourd’hui, je me demande comment nous avons pu en arriver là. »
L’une des prochaines éclipses solaires totales aura lieu dans le nord de l’Afrique en août 2027. L’astronome aimerait bien y partager l’expertise qui s’est développée ici. « L’idée est de voir comment nous pourrions redonner au suivant, peut-être pour éviter que les mêmes erreurs se répètent, du moins parler des leçons que nous aurons apprises ici pour qu’ils puissent bâtir là-dessus. Nous n’avons pas encore fait beaucoup de démarches, mais nous commençons à partager l’information à des contacts afin de leur proposer. »
Julie Bolduc-Duval poursuit également son travail avec le programme « À la découverte de l’univers » pour aider à l’enseignement de l’astronomie dans les écoles.
Pour lire l’article du magazine L’actualité : https://lactualite.com/sante-et-science/julie-bolduc-duval-vivre-leclipse/