Situation financière complexe au CISSS de Chaudière-Appalaches
Le CISSS de Chaudière-Appalaches affiche un déficit accumulé de 13,4 millions $, incluant le fonds des immobilisations, à la suite de sa troisième période financière comprise entre le 1er juin et le 30 juin 2024. L’année financière se terminera quant à elle le 30 mars prochain.
Comme l’organisation à l’obligation d’arriver à l’équilibre budgétaire, différentes mesures ont dû être mises en place pour l’atteindre. La création de Santé-Québec amènera également le CISSS à déposer deux bilans lors de la présente année financière, ce qui complique davantage les réflexions en cours.
L’organisation est aussi en attente de certaines données pour avoir un meilleur portrait de la situation, illustrait Hélène Lessard, directrice adjointe à la Direction des ressources financières et de la gestion contractuelle au CISSS, lors de la plus récente rencontre du conseil d’administration.
«Nous sommes en attente de directives par rapport aux différentes allocations financières pour l’année en cours. Il y a énormément d’efforts à mettre pour être en contrôle de la situation. Ce n’est pas unique à Chaudière-Appalaches, nous sommes tous dans le même bateau», indique-t-elle.
Un premier bilan financier devra être déposé au 30 novembre 2024 puisque le lendemain, le 1er décembre, l’entité légale du CISSS de Chaudière-Appalaches n’existera plus et fera désormais partie de Santé Québec.
Le CISSS aura aussi à déposer un bilan financier au 31 mars 2025, ce qui ne soustrait pas l’organisation à ses obligations légales, selon la Loi sur l’équilibre budgétaire.
Temps supplémentaire et autres
Parmi les mesures déjà en place, le CISSS retient l’arrêt au recours à la main-d’œuvre indépendante, dont l’échéance avait été fixée par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) au 20 octobre 2024 et a finalement été reportée en mars 2025. Ce plan d’action semble porter ses fruits, puisque des taux d’embauches intéressants sont observés chez les préposés aux bénéficiaires et les auxiliaires aux services de santé et sociaux.
L’organisation dit aussi maintenir une gestion serrée des heures travaillées en respect du budget alloué et avoir procédé à un réajustement des mesures de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre, en lien avec la légère amélioration de la situation de l’emploi pour les titres non spécialisés. Le tout s’est fait en s’assurant de répondre aux besoins de la population dans les services 24/7 et avec un objectif de diminution du temps supplémentaire de 25 %.
L’été a malgré tout été difficile pour les établissements du CISSS, avoue son PDG, Patrick Simard. Les difficultés de main-d’œuvre, jumelées aux vacances des employés, ont amené l’organisation à être créative pour répondre aux besoins.
«Chez les préposés aux bénéficiaires, nous sommes à 95 % de couverture de postes, à titre d’exemple. Là où nous avons encore des difficultés, c’est chez les emplois plus spécialisés, dont les infirmières, et en plus, au cours de l’été, il y a eu une bonne circulation de virus, alors l’activité des virus respiratoires a été plus importante et causé de l’activité dans nos milieux hospitaliers et d’hébergement.»
Le recours au temps supplémentaire obligatoire et à la main-d’œuvre privée demeure toutefois une nécessité, le temps que la situation se résorbe. «On a eu des pointes importantes à certains moments où on a dû avoir recours à du temps supplémentaire. On veut éliminer la main-d’œuvre privée, mais on a de bons résultats. On a réussi à engager une partie de cette main-d’œuvre, mais il y a encore des impacts.»
Place à l’automne
Le CISSS de Chaudière-Appalaches a commencé sa préparation pour la saison hivernale et celle des virus, dont la grippe. M. Simard indique que les virus habituels font partie de cette préparation, mais que de nouveaux ne sont pas à écarter. L’organisation travaille d’ailleurs sur un plan qui sera adapté à différentes situations. Près d’une vingtaine de mesures en font partie. «Nous avons regardé comment se comportait la demande de services. On se rend compte que la période jusqu’à Noël est moins critique que celle après les Fêtes. On veut déplacer des énergies dans ces périodes plus critiques en modulant les congés fériés, comment on travaille avec les GMF et notre première ligne, pour nous assurer qu’il y ait plus de plages ouvertes.»