Une année de réalisations et de défis à venir pour le milieu économique
Plusieurs dossiers retiendront l’attention de la Chambre de commerce et d’industrie de la région de Thetford (CCIRT) au cours de la prochaine année, à commencer par le retour tant attendu du train.
« Cela fait pratiquement neuf ans que nous travaillons sur celui-ci et nous verrons enfin son aboutissement. Nous avons des réunions mensuelles avec le ministère des Transports du Québec et je peux affirmer que ce dossier avance bien et qu’il est sur les rails. L’échéancier est respecté et tout va super bien jusqu’à maintenant. Tout nous laisse croire qu’il sera de retour en décembre 2025 », a mentionné au Courrier Frontenac la directrice générale Suzanne Lacombe.
Elle est d’avis que ce moyen de transport de marchandises est un incontournable. « Nous avons commencé à parler du retour du train en 2016 et les gens n’y croyaient pas. Par contre, nous savions très bien qu’il y avait des opportunités et des besoins. Aujourd’hui, ils ne sont plus à démontrer. Ils sont bien présents. En ayant le train, nous pouvons nous permettre de penser accueillir des entreprises œuvrant dans des marchés de niche. »
À noter qu’une annonce est à venir concernant la construction du futur centre de transbordement à Thetford Mines.
Dossier amiante
La réglementation entourant les travaux en présence d’amiante, qui engendre notamment des coûts considérables, sera à surveiller au cours des prochains mois. « Je pense que d’ici juin, nous connaîtrons les changements apportés aux normes actuelles concernant le transport, la manipulation et l’affectation des résidus miniers amiantés. D’ailleurs, il le faut, car nous avons de plus en plus de projets d’envergure qui se profilent à l’horizon. Nous avons été un chien de garde dans ce dossier depuis le début. Il y a un avenir exceptionnel qui nous attend », a exprimé Mme Lacombe.
Son organisation poursuivra également ses actions auprès du gouvernement du Québec afin que les entreprises en place et celles qui souhaitent réaliser des projets dans la région puissent avoir accès à l’énergie nécessaire pour assurer leur croissance.
Immigration et main-d’oeuvre
La CCIRT continuera de travailler sur les dossiers de l’immigration et de la main-d’œuvre. « Il y a encore beaucoup d’incertitudes. Nous devons être vigilants et en faire une veille. Nous serons très à l’écoute parce que demain matin, si les entrepreneurs de notre territoire n’ont plus le droit d’avoir accès à des travailleurs étrangers, certains risquent de fermer puisqu’ils ne seront plus capables de répondre à la demande avec la main-d’œuvre québécoise. C’est un enjeu majeur. »
Les changements apportés en fin d’année concernant les seuils d’immigration ont d’ailleurs causé des préoccupations pour les entreprises de la région. « Cela a un peu freiné le développement économique, car pour certaines d’entre elles, leur croissance dépend de la présence de travailleurs immigrants. Les permis de travail étaient compliqués à renouveler et il y avait énormément de paperasse à remplir en peu de temps. »
Des mois difficiles à venir
Selon la directrice générale de la CCIRT, la fin de l’année 2024 a été très éprouvante pour les gens d’affaires. La menace du nouveau président américain, Donald Trump, d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens a ajouté une couche de difficultés.
« Nos entreprises sont un peu tannées de tout cela. Il ne faut pas oublier que les impacts liés à la pandémie ont fait en sorte que la population a un pouvoir d’achat beaucoup moins grand qu’auparavant. Les différentes hausses ont fait un mal énorme dans le commerce de détail, la restauration ainsi que tout ce qui touche les loisirs. Nous continuons d’en ressentir les contrecoups. L’année 2025 sera beaucoup plus difficile pour ces secteurs », a dit Mme Lacombe.
Elle anticipe d’ailleurs des restructurations dans les années à venir. « Certaines entreprises réduiront probablement leur offre et diminueront possiblement leurs heures d’ouverture. Je pense que l’on se dirige vers cela. Les gens d’affaires n’auront pas le choix, car sinon, il y aura automatiquement des fermetures. »
Bien que l’automne 2024 ait été plus ardu, Mme Lacombe a souligné que le temps des Fêtes a été bon, mais tout de même long à décoller. En ce qui concerne le cadeau de Noël du gouvernement Trudeau, qui a offert un congé de TPS pour divers articles jusqu’au 15 février prochain, elle émet des réserves. « Pour nos commerçants, cela a été encore une décision gouvernementale qui ne fait aucun sens. Ils ont été obligés, pour une courte période, d’apporter des changements à leurs systèmes et de bien comprendre ce qui était offert. Au niveau administratif, personne n’a été content de cela, au contraire. »
Elle se questionne d’ailleurs sur l’impact d’une telle mesure sur l’économie. « Personnellement, je ne pense pas que ce fut un incitatif si important pour que les gens consomment davantage. »
Activités de la Chambre
Au cours des prochains mois, la CCIRT entend continuer à stimuler la formation. « Nous avons la chance d’avoir sur notre territoire un centre de formation professionnelle, un cégep, un centre universitaire et trois centres de recherche. Nous mettrons encore une fois en place des formations très importantes et encouragerons nos entreprises à les intensifier en milieu professionnel. Cela fait 20 ans que nous le répétons : nous accusons un retard en matière d’innovation et de robotisation. Si nous n’agissons pas rapidement, il nous rattrapera bien plus vite que nous ne l’imaginons. »
L’événement emploi, le tournoi de golf et le Rendez-vous RH reviendront cette année. « De nouveaux services sont également dans les plans. Des annonces en ce sens sont à prévoir. Nous préparons aussi un calendrier d’activités et de formations qui seront offertes par la Jeune chambre de commerce », a conclu Mme Lacombe.