Une première année pour le service dédié au développement économique à Thetford Mines

À l’été 2022, la Ville de Thetford Mines confirmait la création d’un nouveau service dédié au développement économique au sein de l’organisation municipale. Combiné à l’urbanisme, celui-ci a officiellement été mis en place en octobre 2022 avec l’arrivée de Luc Rémillard comme directeur. Au cours des derniers mois, des changements majeurs ont été mis de l’avant, alors que d’autres projets importants sont à venir. 

De nouvelles ressources ont d’abord été ajoutées à l’interne, notamment à la division des permis et au développement économique. « Nous avons passé un bon six mois afin de mettre en place la structure. Pendant ce temps, une tournée d’environ 125 des plus grandes entreprises du territoire a été effectuée afin d’obtenir un portrait. La volonté avec le développement économique, c’est de ne pas être en réaction, mais plutôt proactif. Souvent, quand il n’y avait pas de service, les dossiers se réglaient au cas par cas. Maintenant, nous voulons vraiment prévoir le coup », explique Luc Rémillard.

Un inventaire des terrains commerciaux, industriels et résidentiels a de plus été effectué. « Nous commençons à avoir un bon portrait d’où nous voulons aller. Nous connaissons mieux les intentions des entreprises. Ça va nous aider afin de projeter le besoin en futurs parcs industriels. En fait, ça ne parait pas de l’extérieur, mais c’est une petite révolution qui est réalisée à l’interne », indique le directeur.

Quelques projets ont rapidement été mis de l’avant. L’un des premiers changements majeurs est l’allègement quant aux permis de rénovation. En effet, depuis le 1er janvier 2023, les citoyens n’ont plus à déposer de demande de permis de construction pour réaliser la majorité des travaux estimés à moins de 10 000 $. Cela permet au service de se concentrer sur les plus gros permis.

INDUSTRIEL

Un assouplissement de la règlementation concernant l’implantation de stationnements en secteurs industriels a aussi été annoncé en août. Entre autres, il n’y a plus d’obligation d’asphalter les 30 premiers mètres de leur entrée à partir du chemin public. 

« C’est une mesure qui coûtait assez cher pour les entreprises. Aussi, nous permettons maintenant d’autres types de pavage plus perméables. Nous voulons ainsi éviter la création d’ilots de chaleur. Cependant, si ces mesures créent un désagrément pour les chemins publics et les voisins, nous allons demander à ce que la situation soit corrigée », soutient Cynthia Boucher, chef de division à l’aménagement du territoire.

La Ville travaille actuellement sur le projet de parc industriel de la rue Caouette Ouest. Rappelons qu’en avril dernier, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie avait confirmé l’octroi d’une subvention d’un montant maximal de 4,7 millions $ pour l’aménagement d’environ 100 000 mètres carrés sur le site du dépôt à neige près du poste de police. Les tests de sols et les analyses sont en cours. Le tout devrait s’activer au printemps. Deux projets sont actuellement sur la table pour occuper des espaces dans le nouveau parc.

CENTRE-VILLE

La question du développement du centre-ville interpelle également le service. Un programme d’implantation de commerces assorti d’une aide financière pouvant aller jusqu’à 20 000 $ a été lancé en septembre. « Il y a vraiment un souhait de favoriser le développement de ce secteur. Nous ne sommes pas différents des autres, partout, ils mettent en place des initiatives afin de s’assurer de la vitalité de ces milieux qui représentent le cœur des villes », souligne Luc Rémillard.

Un autre projet annoncé vise à rendre plus attrayante la construction domiciliaire au centre-ville. Il permet d’accorder un crédit de taxes foncières de 80 % et 100 % selon le type de bâtiment sur une période de dix ans. Cela touche aussi tout le coin historique autour de l’église Saint-Alphonse et du Centre Marie-Agnès-Desrosiers. « Nous souhaitons ramener plus d’habitations dans ce secteur afin d’assurer une vie de quartier de proximité », précise le directeur du service. 

D’autres mesures sont prévues dans les prochains mois afin de rendre le centre-ville plus attrayant. « Nous y avons accueilli quatre nouvelles entreprises dans la dernière année, puis nous recevons régulièrement des demandes d’information depuis l’annonce de nos programmes. Il y a un certain intérêt à revenir vers le centre-ville », affirme Cynthia Boucher. 

En ce qui a trait au stationnement pour les habitants du secteur, un projet-pilote sera mis de l’avant au cours de la période hivernale afin de prévoir des cases dédiées à eux la nuit sur les espaces publics de la Ville. « Nous voulons ajouter du logement, mais nous ne sommes pas à Montréal où le transport en commun est bien établi. Ça prend donc des cases de stationnement pour les autos », explique Mme Boucher.

Notons que la règlementation concernant la restauration nomade (camions de rue, roulottes, tentes, etc.) lors des événements a été modifiée. Celle-ci sera permise, mais bien encadrée. Les commerces provenant de l’extérieur devront notamment payer un coût journalier, tandis que ce sera gratuit pour les entreprises thetfordoises. 

CHEMIN DE FER

La réhabilitation du chemin de fer Québec Central représente évidemment une bonne nouvelle pour l’équipe du développement économique de la Ville. Cela permettra la réalisation de projets de revitalisation des résidus miniers, mais la voie ferrée représentera aussi un nouvel outil intéressant pour les autres entreprises considérant que de plus en plus de contrats de l’extérieur préconisent une offre à faible empreinte. 

« Nous sommes en train de regarder les possibilités pour le centre de transbordement. Des projets privés devraient voir le jour prochainement. Des rencontres entre certaines entreprises ont été suscitées pour que cela se réalise », mentionne Luc Rémillard.

RÉHABILITATION DU SECTEUR DE LA MINE BELL

La Ville poursuit ses démarches entourant le secteur de la mine Bell au bout de la rue Notre-Dame. Ce site représente 135 hectares de terrains et de bâtiments pratiquement abandonnés, vestiges de près de 120 années d’exploitation minière. Son emplacement, situé à l’embouchure du centre-ville, se retrouve au cœur de Thetford Mines. L’objectif est de réhabiliter cet espace où entrepreneuriat, recherche, savoir, milieu de vie et culture se côtoieraient tout en respectant son patrimoine.

« Dans les prochaines semaines, nous allons lancer un appel d’offres pour un vaste plan d’ensemble. Ce sera comme notre guide pour mettre en œuvre des initiatives dans ce secteur », raconte le directeur en rappelant que l’inspiration entourant ce dossier est la ville de Lowell au Massachusetts où un projet semblable a été mené. 

MISE À JOUR EN URBANISME

Le service est entré dans une phase de révision de ses règlements d’urbanisme et de son schéma d’aménagement. La dernière mise à jour en ce sens remonte à 2005 et, depuis, bien des choses ont changé. Une firme a été embauchée pour l’aider à moderniser l’ensemble des mesures et règlements. Des consultations auprès des citoyens et des entreprises sont prévues de ce côté.

Enfin, un renouvellement complet des comités consultatifs a été effectué dans les derniers mois. Cette équipe de citoyens bénévoles a pour mission de faire des recommandations au conseil municipal.