Marco Ema : questions existentielles

L’auteur-compositeur-interprète originaire de Thetford Mines Marco Ema, de son vrai nom Marc-Antoine Beaudoin, a lancé samedi dernier à la salle Dussault son tout nouvel album intitulé Où nos corps s’en vont mourir.

Il s’agit de son deuxième après Déséquilibre paru en 2019. Depuis, l’artiste maintenant établi à Montréal a changé son nom de scène afin de séparer la vie privée du projet musical. « Mon approche en musique est d’être très authentique et honnête, alors je me crée une sorte d’armure en choisissant ce nom. Il y a aussi la raison comique! À part toi, pratiquement tout le monde avec qui je fais des entrevues finissait toujours par me débaptiser Marc-André Beaudoin, Marc-André Grondin ou autres. Marco Ema c’est plus court, simple et ça sonne bien », a-t-il expliqué en entretien avec le Courrier Frontenac.

Où nos corps s’en vont mourir est donc son premier album sous son nouveau nom. C’est en 2019 qu’il a commencé à travailler sur ses chansons au son indie, rock et pop et aux allures de coming-of-age movies. « J’avais envie d’écrire sur le passage à la vie adulte et les questions qu’on se pose. Durant le processus, j’ai perdu mes deux grands-pères. Puis, nous avons appris que ma grand-mère était atteinte de la maladie d’Alzheimer. Dans mes textes, il y a beaucoup de passages en lien avec ces trucs qui sont arrivés, comme mes premiers deuils. Ça venait avec son lot de questions existentielles venant par rapport à la vie et à la mort. Ce sont des sujets sombres, mais j’avais envie d’utiliser ce processus créatif pour m’aider à aller mieux », a raconté l’artiste de 23 ans.

Ce dernier s’est allié à une toute nouvelle équipe pour la réalisation de cet album qui a été enregistré à Québec (Studio La Strip et Le Pantoum). « Nous restons dans la même énergie que le premier, mais j’ai l’impression que nous allons quand même ailleurs. C’est Simon Pedneault qui l’a réalisé et il y joue aussi de plusieurs instruments. Il y a Vincent Gagnon aux claviers, Pierre-Emmanuel Beaudoin à la batterie ainsi que les voix de deux amies, Lou-Adriane Cassidy et Ariane Roy. Ce sont tous des gens qui sont super créatifs, alors ils ont apporté beaucoup d’eux dans cet album. »

THETFORD ET NOSTALGIE

À la fin octobre, le Club Soda à Montréal a été métamorphosé en banlieue nostalgique par un décor unique créé par l’équipe de Pestacle. Marco Ema y a offert pour la première fois les chansons de l’album. Le spectacle a d’ailleurs fait l’objet d’une captation disponible sur la page Facebook de l’artiste (au bas de cet article). « Il y a beaucoup de Thetford dans la thématique de l’album. Ce n’est pas exactement une banlieue, mais en tant que ville éloignée, elle a cette énergie et c’est ce que je ressens quand j’y retourne. Nous avons donc recréé une ville de banlieue au Club Soda. La scène était comme un toit et dans la foule il y avait une trentaine de maisons à l’intérieur desquelles le public était assis. »

Samedi dernier, l’artiste a également présenté son album à la salle Dussault de la Polyvalente de Thetford. « J’avais fait un lancement pour mon premier album au Festival l’Alternative. La raison pour laquelle je fais de la musique aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à des gens de Thetford qui m’ont aidé : des professeurs, de la famille, des amis et des médias qui m’encouragent. C’est important d’y retourner et de les remercier », a-t-il souligné.

Marco Ema a plusieurs spectacles prévus un peu partout au Québec jusqu’en janvier. Il continue de composer et il prépare un album avec un groupe dont il fait partie avec des amis. Les prochains mois le garderont donc bien occupé!