Des représentants d’Airbnb muets à la sortie d’une rencontre avec Caroline Proulx

QUÉBEC — Deux représentants de la multinationale Airbnb ont fui les caméras sans dire un seul mot à la sortie de leur rencontre, jeudi, avec la ministre du Tourisme, Caroline Proulx.

Ils avaient été convoqués au bureau de la ministre à Québec après l’incendie du Vieux-Montréal qui a fait au moins quatre morts. Trois personnes manquent toujours à l’appel.

Certaines personnes portées disparues dans l’incendie avaient loué leur logement sur Airbnb, alors que ce type de location est illégal dans le Vieux-Montréal.

Plus tôt dans la journée, Mme Proulx avait promis de mener une rencontre «serrée» et d’être «sans équivoque» face aux dirigeants de la plateforme de location de logements à court terme.

Elle s’est dite «plus que décidée» à serrer la vis à Airbnb. Son gouvernement s’est d’ailleurs engagé à réviser la loi d’ici le 9 juin pour obliger les annonceurs à afficher leur numéro de certification touristique.

«Il va y avoir des modifications législatives, auxquelles ils auront l’obligation de se conformer», a déclaré Mme Proulx, qui n’est pas ressortie en point de presse après sa rencontre d’une trentaine de minutes avec Airbnb. 

Dans une déclaration écrite qu’elle a fait parvenir aux médias, la ministre affirme cependant avoir «avisé Airbnb de ses intentions de réviser la loi (…) pour rendre les plateformes d’hébergement collaboratif imputables».

La ministre aurait également «insisté pour qu’Airbnb prenne ses responsabilités et fasse preuve de plus de proactivité que ce qui a été fait jusqu’à présent dans ce dossier». 

Chose certaine, le représentant d’Airbnb pour le Canada et le nord-est des États-Unis, Nathan Rotman, n’a pas apprécié la présence des médias qui attendaient pour lui parler.

Irrité, il a catégoriquement refusé de répondre aux questions des journalistes sur la tragédie du Vieux-Montréal, fuyant les caméras et repoussant les micros avec sa main.

Il a renvoyé les médias à une déclaration officielle faite par Airbnb en début de semaine, dans laquelle la compagnie affirme soutenir les victimes et aider la police. 

M. Rotman, qui était accompagné jeudi de la conseillère Camille Boulais-Pretty, n’a pas non plus répondu aux questions sur la volonté d’Airbnb de sévir contre les inscriptions illégales.