Le budget devrait donner plus de détails sur la réduction des frais d’aménagement
OTTAWA — Le cabinet du ministre fédéral du Logement, Gregor Robertson, affirme que le gouvernement libéral demeure déterminé à réduire de moitié les redevances d’aménagement municipales, après que le ministre s’est montré vague quant à la réalisation de cette promesse lors d’une conférence de presse à Toronto, mardi.
On a demandé à M. Robertson si le gouvernement comptait toujours réduire les redevances pour diminuer le coût de la construction résidentielle, mais il n’a pas pleinement répondu à la question.
«Les redevances d’aménagement représentent un défi important pour le coût de la construction au Canada, et c’est pourquoi nous nous sommes engagés à les réduire», a simplement expliqué M. Robertson.
«Nous envisagions initialement une réduction de 50 % en partenariat avec les provinces et les territoires. Nous travaillons actuellement sur ce processus à l’échelle du pays.»
Le ministre a laissé entendre que davantage de détails seraient présentés dans le budget fédéral du 4 novembre.
L’attachée de presse de M. Robertson, Renée Proctor, a par la suite confirmé à La Presse Canadienne que l’engagement de réduire les redevances d’aménagement était toujours en vigueur.
«Les Canadiens nous ont donné le mandat d’agir rapidement, de réduire les coûts et de construire des logements. Comme indiqué dans notre plateforme, nous nous engageons à réduire de moitié les redevances d’aménagement municipales pour les immeubles résidentiels à logements multiples. Nous avons hâte d’en dire davantage prochainement», a-t-elle déclaré en réponse à une demande de renseignements de La Presse Canadienne plus tard dans la journée.
Une source de financement importante pour les villes
Dans leur plateforme électorale printanière, les libéraux s’engageaient à réduire de moitié les redevances d’aménagement pendant cinq ans en collaborant avec les provinces et les territoires pour combler les manques à gagner. Ils mentionnaient les investissements fédéraux à venir dans les réseaux d’eau, d’électricité et d’eaux usées comme moyens de compenser les pertes financières pour les villes.
Les redevances d’aménagement, payées par les constructeurs principalement pour couvrir les coûts d’infrastructure associés aux nouveaux logements, ont constitué une source de financement en forte croissance pour les municipalités ces dernières années.
Certains défenseurs du logement affirment que ces frais croissants alourdissent le coût de la construction et compromettent les efforts visant à rattraper le déficit d’offre de logements au Canada.
La mairesse de Toronto, Olivia Chow, a souligné mardi, lors de l’annonce, que le financement constitue un obstacle majeur empêchant de nombreux constructeurs de construire de nouvelles maisons, ajoutant que c’est la raison pour laquelle la Ville discute avec Ottawa d’un ajustement des redevances d’aménagement.
«Nous nous concentrons vraiment sur la réduction du coût de la construction. C’est l’objectif», a soutenu M. Robertson aux journalistes.
«Les infrastructures des villes représentent une part importante de ces coûts, et les redevances d’aménagement – en particulier ici à Toronto et à Vancouver, ma ville natale – y sont étroitement liées.»
Mme Proctor a également souligné que M. Robertson avait déclaré au congrès de l’Union des municipalités de la Colombie-Britannique le mois dernier qu’Ottawa prévoyait de créer un programme visant à «trouver un équilibre» entre la réduction des redevances d’aménagement et l’investissement des administrations locales dans les infrastructures de logement.
M. Robertson avait alors déclaré qu’il pouvait être difficile de s’attaquer aux coûts de construction de cette manière, car les municipalités gèrent les redevances d’aménagement différemment d’une région à l’autre du pays, et certaines n’en facturent même pas.
«Il n’existe pas de solution simple, mais nous mettrons en place ces améliorations plus tard cet automne», avait-il annoncé en septembre.
Le ministre était à Toronto mardi pour annoncer un financement fédéral pour les infrastructures d’égouts de la ville et le premier projet de logement à être mis en œuvre par l’intermédiaire de la nouvelle agence fédérale de logement abordable, Maisons Canada.
Le gouvernement fédéral versera jusqu’à 283 millions $ par l’entremise du Fonds canadien pour les infrastructures liées au logement afin de moderniser le réseau d’égouts Black Creek, à Toronto, en plus d’un financement de 425 millions $ de la municipalité.
Le réseau dessert actuellement quelque 350 000 résidents. Logement, Infrastructure et Collectivités Canada a déclaré dans un communiqué de presse que «la croissance démographique a poussé le réseau au-delà de ses capacités» et a indiqué que les améliorations apportées à la canalisation permettront à Toronto d’agrandir le réseau et de construire 63 000 logements supplémentaires.
Le premier projet de Maisons Canada verra l’ajout de 540 logements à Arbo Downsview, dont au moins 40 % seront des logements abordables, peut-on également lire dans le communiqué.
L’organisme lancera cette semaine un processus de demande de qualifications pour les promoteurs qui peuvent utiliser des technologies de construction de maisons préfabriquées pour réaliser le projet.
