Le gouvernement de l’Ontario interdit lui aussi TikTok sur les appareils de l’État

TORONTO — Le gouvernement de l’Ontario a annoncé jeudi qu’il interdisait lui aussi l’application TikTok sur les appareils appartenant au gouvernement, mais aussi sur les appareils personnels des députés conservateurs.

Le président du Conseil du Trésor, Prabmeet Sarkaria, a écrit dans un communiqué que le gouvernement avait déjà commencé à supprimer l’application de ces appareils. Les partis d’opposition ont déclaré qu’ils respecteraient l’interdiction.

Le ministre écrit qu’aucune violation de données ne s’est produite, mais le gouvernement prenait très au sérieux toutes les allégations et préoccupations concernant l’intégrité des données. M. Sarkaria a précisé que dans le cadre de cette interdiction, les campagnes publicitaires du gouvernement ontarien seront supprimées de TikTok.

Ottawa a interdit la semaine dernière l’utilisation de TikTok dans les appareils appartenant au gouvernement fédéral, après que la Directrice principale de l’information du Canada a déclaré que cette application, qui appartient à des Chinois, présentait un niveau de risque «inacceptable» pour la vie privée et la sécurité.

Toutes les provinces ont depuis emboîté le pas, l’Ontario étant la dernière à annoncer sa décision.

Le gouvernement chinois détient une participation dans le propriétaire de TikTok, «ByteDance», et les lois chinoises permettent à Pékin d’exiger l’accès aux données des utilisateurs. ByteDance soutient qu’elle ne partage pas de données avec le gouvernement chinois et que ses données ne sont pas conservées dans ce pays.

Les autorités de protection des renseignements personnels du Canada, du Québec, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta ont annoncé le 23 février une enquête conjointe pour déterminer si TikTok se conforme aux lois canadiennes sur la protection de la vie privée.

Plusieurs municipalités et services de police en Ontario ont aussi décidé de bannir TikTok des appareils professionnels. La Ville de Toronto a indiqué jeudi qu’elle n’avait pas encore décidé de restreindre l’application, mais qu’elle surveillait activement les risques de cybersécurité.

Des agences gouvernementales aux États-Unis, en Inde, à Taïwan, au Pakistan, en Afghanistan, ainsi que dans l’Union européenne ont pris des mesures similaires.