Le nombre de vols internationaux retardés sur le tarmac à Pearson a explosé

Le nombre de vols internationaux retardés sur le tarmac à leur arrivée à l’aéroport international Pearson de Toronto a été multiplié par 275 en avril par rapport au même mois en 2019, avant la pandémie.

L’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto affirme qu’en avril dernier, 2204 avions en provenance de l’étranger ont été retenus un moment sur le tarmac avant de pouvoir faire descendre leurs passagers dans l’aérogare. En avril 2019, seulement huit avions avaient ainsi été retenus. 

Les pénuries de personnel aux points de contrôle de sécurité et de douane ainsi que les protocoles de santé publique ont fait grimper les temps d’attente dans les aérogares, alors que les gens renouent avec le voyage après deux ans de pandémie. 

Au cours du mois dernier, de nombreux passagers ont dû patienter dans leur avion, qui venait d’atterrir, à cause d’un embouteillage dans l’aérogare. Pendant ce temps, les passagers au départ doivent parfois patienter des heures avant d’atteindre leur porte d’embarquement, à cause de longues files d’attente au contrôle de sécurité — avec des histoires d’horreur de vols ratés publiées sur les réseaux sociaux.

Seulement au cours de la deuxième semaine de mai, quelque 18 000 passagers de vols internationaux arrivés à l’aéroport Pearson ont été retenus à bord de leur avion plus de 30 minutes. Mais 3000 passagers ont dû rester à bord plus d’une heure et quart avant de pouvoir sortir de l’appareil après leur vol international.

«Nous demandons au gouvernement (fédéral) de mettre en œuvre des solutions, car pour la saison estivale, on prévoit une augmentation de près de 50 % du nombre de passagers (sur les vols) internationaux», a indiqué dans un courriel le porte-parole de l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto, Ryan White.

«Sans l’intervention du gouvernement pour réduire les délais au contrôle de sécurité et aux frontières, les passagers devront subir une congestion encore plus importante et des retenues plus longues à bord des avions — une situation qui est déjà intenable.»

L’Autorité aéroportuaire de Toronto, qui exploite l’aéroport le plus achalandé du pays, demande au gouvernement fédéral de supprimer les exigences sanitaires, comme les tests de dépistage aléatoires à l’arrivée, et d’investir dans le personnel et la technologie afin de réduire les délais d’attente aux douanes et à la sécurité. 

Le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, assurait plus tôt ce mois-ci que l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien s’efforçait d’augmenter ses effectifs.

Mais il ajoutait que les embouteillages dans les aérogares s’expliquaient aussi par le fait que des voyageurs avaient perdu la main depuis la pandémie. Le ministre soutenait aussi que certains passagers qui se méfient encore de soudaines mesures sanitaires réservent leur vol à la dernière minute, ce qui complique la planification du personnel dans les aérogares.

Mais la présidente du Conseil des aéroports du Canada affirme que ce sont les effectifs qui constituent le principal obstacle aux goulots d’étranglement dans les aérogares. «Le défi ici, l’élément central, c’est la main-d’œuvre — et d’être capable de gérer les pointes et d’être assez flexibles pour que ça marche», estimait Monette Pasher plus tôt ce mois-ci.

Selon les prévisions du Conseil des aéroports, la capacité en sièges des compagnies aériennes nationales pour le mois de mai était estimée à 85 % des niveaux de 2019, et à 78 % pour l’ensemble des vols intérieurs, américains et internationaux. Le Conseil prédit que ce chiffre atteindra 90 % en juillet.

Plusieurs aéroports au pays, de même que l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, encouragent les passagers à arriver bien avant l’heure prévue du décollage. L’Aéroport international Montréal-Trudeau demande aux voyageurs d’arriver au moins trois heures d’avance, même pour les vols intérieurs.