Les députés libéraux fédéraux entament leur retraite d’hiver de trois jours à Ottawa

OTTAWA — L’inflation sera au cœur des priorités des députés libéraux alors qu’ils se préparent à revenir à la Chambre des communes, lundi prochain. Mais pour le caucus autochtone libéral, le coût de la vie est un problème qui ne date pas d’hier.

Le caucus autochtone s’est réuni jeudi à Ottawa, donnant le coup d’envoi de cette «retraite d’hiver» de trois jours des députés libéraux fédéraux, au cours de laquelle les élus élaborent des stratégies sur leurs priorités pour la prochaine session parlementaire. 

Alors que les Canadiens continuent de faire face à une inflation inégalée depuis des décennies, ainsi qu’à la hausse des prix des aliments et du carburant, la présidente du caucus libéral, Brenda Shanahan, a déclaré que la priorité numéro un de son parti serait l’abordabilité.

Mais l’abordabilité n’est pas souvent discutée à la table du caucus autochtone, souligne Jaime Battiste, député mi’kmaq et membre du caucus autochtone. Au lieu de cela, ce caucus se concentre plutôt sur la réduction de l’écart entre la qualité de vie sur les réserves et hors réserves.

«Si vous regardez (la) situation dans les réserves, nous avons affaire à des prix liés à l’abordabilité et à de vastes zones de pauvreté, a déclaré le député de Sydney-Victoria, en Nouvelle-Écosse. On parle généralement de choses que les Canadiens tiennent pour acquises: des services essentiels comme avoir des soins de santé dans sa communauté, un policier, de l’eau potable et des infrastructures.»

Selon M. Battiste, le caucus libéral autochtone se concentre sur la résolution des dommages causés par la colonisation et sur la création de prospérité économique au sein des communautés des premiers peuples.

M. Battiste a déclaré que le caucus autochtone discutera également du programme de rachat d’armes proposé par son parti, afin de s’assurer que les chasseurs autochtones seront protégés en vertu de la nouvelle loi sur les armes à feu prohibées.

Le débat reprendra cette année sur ce projet de loi du gouvernement, alors que certains craignent qu’il n’interdise des fusils de chasse courants, notamment chez les Autochtones.

«Les Autochtones ont le droit constitutionnel de chasser, et c’est quelque chose que nous examinons», a déclaré M. Battiste.

Un an après le «convoi»

Les autres priorités des députés libéraux comprennent la construction d’une économie verte, la lutte contre les changements climatiques et l’expansion de la couverture des soins dentaires, comme le prévoit l’«entente de soutien et de confiance» conclue avec l’opposition néo-démocrate, a déclaré Mme Shanahan.

Elle souligne que cette retraite est essentielle, car les 158 élus libéraux ne se sont pas réunis depuis six semaines, avant les vacances des Fêtes, et il est temps pour eux de proposer de nouvelles idées.

«On ne peut pas sous-estimer ce que ça signifie pour le moral et l’esprit d’équipe de réunir des gens», a déclaré Mme Shanahan.

Le chef libéral et premier ministre, Justin Trudeau, prononcera un discours au caucus vendredi. Les ministres libéraux s’étaient réunis eux aussi pour une retraite de trois jours, plus tôt cette semaine à Hamilton, en Ontario.

Ces retrouvailles coïncideront par ailleurs, samedi, avec le premier anniversaire du début des manifestations du «convoi de la liberté». Cette manifestation d’une semaine avait commencé avec l’arrivée de centaines de véhicules, dont plusieurs poids lourds, sur la rue Wellington, devant la colline du Parlement, les 28 et 29 janvier 2022.

La retraite d’hiver du caucus libéral avait eu lieu l’an dernier en mode virtuel, en raison de la COVID-19, mais Mme Shanahan, elle, était à Ottawa. Alors qu’elle s’adressait aux journalistes, jeudi, elle a souligné à la blague qu’on n’entendait pas cette année de klaxons hurlant jusqu’au Parlement.

Elle ne craint pas que la retraite de cette année soit perturbée par des manifestants.