L’homme qui avait harcelé Amanda Todd est ramené aux Pays-Bas

L’homme reconnu coupable d’avoir harcelé Amanda Todd, une adolescente de la Colombie-Britannique qui s’est suicidée par la suite, a été renvoyé chez lui aux Pays-Bas, où un juge décidera s’il devra y purger une partie de sa peine de 13 ans infligée au Canada.

Le ministère canadien de la Justice a indiqué qu’Aydin Coban avait été retourné dans son pays d’origine le 24 novembre. Il continuera d’y purger une peine de près de 11 ans imposée par un tribunal néerlandais en 2017, pour des crimes similaires impliquant plus de 30 jeunes.

Coban avait été extradé vers le Canada en 2020 pour faire face à des accusations d’extorsion, de harcèlement et de distribution de pornographie juvénile liée à Amanda Todd, qui avait 15 ans lorsqu’elle s’est suicidée à son domicile de Port Coquitlam, en octobre 2012.

Evert Boerstra, responsable des communications à la Direction néerlandaise des poursuites pénales, a expliqué cette semaine qu’une «audience de conversion» aura maintenant lieu aux Pays-Bas. Le tribunal décidera alors comment sa peine canadienne sera convertie aux normes néerlandaises. 

Selon M. Boerstra, il appartiendra au tribunal de décider si Coban devra purger la peine de 13 ans infligée en Colombie-Britannique le mois dernier après avoir purgé sa peine de 11 ans infligée aux Pays-Bas. Or, il s’agissait alors de la peine maximale qui pouvait lui être imposée dans ce pays pour des crimes similaires commis à peu près en même temps.

M. Boerstra admet qu’en raison de la similitude entre les deux affaires, «il est possible qu’après la conversion, il n’y ait plus de place pour imposer la peine (canadienne) en plus de la peine néerlandaise».

Carol Todd, la mère d’Amanda, a déclaré qu’elle savait au début du procès de neuf semaines, en juin dernier, que toute peine serait convertie une fois l’inculpé de retour aux Pays-Bas. Mais ce n’est que lorsqu’un journaliste néerlandais l’a contactée après la condamnation de Coban en août que Mme Todd a appris qu’il était possible qu’il ne purge pas sa peine canadienne.

Lors du procès, à New Westminster, le jury a appris que Coban avait utilisé 22 pseudonymes en ligne pour harceler la jeune Amanda pendant deux ans, à partir du moment où elle avait 12 ans. Coban a envoyé des photos explicites d’Amanda à la famille de la jeune fille, à ses amis et à la direction de son école, parce qu’elle n’avait pas voulu lui offrir des «spectacles sexuels» devant une caméra web.

L’adolescente s’est suicidée quelques semaines après avoir publié une vidéo dans laquelle elle décrivait le harcèlement subi aux mains d’un prédateur en ligne. 

Mme Todd a rappelé que sa fille aurait eu 26 ans en fin de semaine.