Poilievre dénonce les propos «dégoûtants» sur sa femme d’un leader d’extrême droite

OTTAWA — Pierre Poilievre a indiqué lundi qu’il avait demandé à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d’enquêter sur les propos «dégoûtants» du fondateur d’un groupe d’extrême droite, qui a évoqué dans une vidéo l’idée de violer la femme du chef conservateur.

Jeremy MacKenzie, figure bien connue dans les milieux de l’extrême droite canadienne, faisait référence à Anaida Poilievre, dans une vidéo en ligne publiée au cours du week-end, lorsqu’il a suggéré de «la violer».

M. MacKenzie, âgé de 36 ans, est le fondateur du groupe en ligne «Diagolon», qui partage des membres et une filiation avec le «convoi de la liberté» et avec ceux qui s’opposent en général aux restrictions sanitaires imposées par le gouvernement.

Connu pour avoir participé à des transmissions vidéo de plusieurs heures, alimentées par la rage, M. MacKenzie et d’autres dans la vidéo soulignaient en fin de semaine le fait qu’Anaida Poilievre est née au Venezuela. On entend alors M. MacKenzie commenter son apparence physique et lancer: «Violons-la!».

M. Poilievre, qui a déjà été photographié serrant la main de M. MacKenzie lors d’un événement de campagne pendant la course à la chefferie conservatrice, en Nouvelle-Écosse, a qualifié M. MacKenzie et l’autre homme dans la vidéo d’«ordures» et de «ratés». Le chef conservateur a déclaré qu’il ne tolérerait pas que l’on menace des membres de sa famille.

«Mon bureau a transmis ces commentaires à la GRC pour déterminer si des accusations criminelles devraient être portées», a indiqué M. Poilievre dans une déclaration écrite publiée lundi sur Twitter. «Ce genre d’ordures n’a pas sa place au Canada. Personne ne devrait faire face à ce genre d’abus», soutient-il.

«Les gens peuvent attaquer ma politique, ils peuvent m’insulter, ils peuvent contester mes idées et ce que je défends, écrit-il. Mais menacer ma femme et ma famille, c’est épouvantable, et je ne le tolérerai pas. Laissez ma famille tranquille.»

Dans une entrevue avec La Presse Canadienne, M. MacKenzie a soutenu lundi qu’il parlait depuis des heures lorsqu’il a réalisé la vidéo en ligne, qu’il avait bu et qu’il ne pensait pas réellement à mal lorsqu’il a fait ces commentaires sur la femme de M. Poilievre.

Il a également indiqué qu’il ne se souvenait pas comment Mme Poilievre avait fait irruption dans la conversation.

«Mais je sais avec certitude que je ne voulais rien dire dans ce contexte, comme évidemment je n’encouragerais jamais quelque chose comme ça, ou laisserais entendre quelque chose comme ça», a-t-il assuré. Il a également décrit l’affaire comme «juste des gars qui plaisantent, qui s’amusent» et qui sont «grossiers».

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré lundi que personne ne devrait jamais faire l’objet de menaces de violence. Il a déploré que ce type de haine soit de plus en plus présent dans le discours public.

«Il est important que nous nous levions tous et condamnions cela, et nous cherchons tous des moyens de faire en sorte que tout le monde se sente en sécurité dans ce pays», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Ottawa.