Québec investit plus de 81 millions $ dans la formation professionnelle

MONTRÉAL — Le gouvernement du Québec investira 81,3 millions $ d’ici 2027 dans la formation professionnelle afin de lutter contre le décrochage scolaire, particulièrement dans les régions. 

C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Éducation Bernard Drainville mardi matin devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), en précisant que cette somme «était prévue dans le dernier budget, au printemps».

«Je veux que nos jeunes poursuivent leurs études et qu’ils évoluent dans les domaines qu’ils aiment et qui sont essentiels à l’économie du Québec. On pose donc des gestes concrets pour que la formation professionnelle soit modernisée et qu’elle devienne encore plus attrayante», a déclaré le ministre.

Environ 200 petites cohortes pourront être offertes annuellement grâce à cette somme et toutes les régions du Québec pourront en bénéficier selon le gouvernement.

Le financement servira notamment à mettre à jour certains programmes. 

Bernard Drainville a donné l’exemple d’une formation de service à la clientèle «qui date d’il y a 20 ans», alors «il faut moderniser certains cours».

Le ministre a insisté sur l’importance de valoriser la formation professionnelle et une partie de la somme de 81,3 millions $ servira à promouvoir les inscriptions à des programmes pour former des «plombiers, des électriciens, des secrétaires, des infirmières auxiliaires» et d’autres métiers, a mentionné le ministre.

Lors de son discours, M. Drainville a souligné que les domaines d’étude professionnels méritent plus de valorisation dans la société.

«Il faut changer ça, un diplôme est un diplôme, a indiqué le ministre. Si l’enfant a le goût d’aller vers une formation technique parce que c’est ça qui va (le) rendre heureu(x), appuyons-(le)».

Cet investissement s’inscrit dans la volonté du gouvernement de diplômer 30 000 élèves supplémentaires en formation professionnelle.

Accueilli par des manifestants

Avant de prononcer un discours devant la CCMM, Bernard Drainville avait été accueilli par plusieurs groupes syndicaux.

En cette journée de la Saint-Valentin, des manifestants ont signifié au ministre de l’Éducation « que les réseaux scolaire et collégial ont besoin d’amour».

Plusieurs syndiqués scandaient des slogans et brandissaient des pancartes en forme de cœur devant le Centre Sheraton, à Montréal.

Ils demandent au ministre d’améliorer les conditions de travail du personnel des établissements d’enseignement afin de permettre l’amélioration des conditions d’apprentissage des élèves et des étudiants

Selon Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), le ministre Drainville devra bonifier les conditions du secteur de la formation professionnelle (FP) s’il souhaite attirer de nouveaux professeurs pour diplômer 30 000 élèves au cours des quatre prochaines années. 

«Il faudra notamment convaincre des gens de métier dans des métiers en pénurie de venir enseigner. Et pour ça, ça va prendre des conditions de travail, des conditions salariales, mais aussi leur donner un peu d’air de soir, de fin de semaine, pour les convaincre de venir travailler en enseignement. Puis il faudra aussi penser à les qualifier ces gens-là», a-t-elle soutenu. 

La FAE croit qu’en raison «des conditions de travail actuelles et de la pénurie de personnel enseignant, les futurs profs, mais aussi les travailleuses et travailleurs des différents secteurs visés, ne répondent pas à l’appel de monsieur Drainville».

En mêlée de presse après son discours, le ministre Drainville a indiqué qu’il était à l’écoute des revendications des syndicats:

 «J’ai rencontré tous les syndicats depuis que je suis ministre, j’ai rencontré la FAE à Laval, il n’y a même pas trois semaines, donc je pense que je suis très très très à l’écoute et je suis très conscient de leurs revendications».

Sept priorités

Le ministre de l’Éducation s’est également entretenu avec Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Il en a profité pour réitérer sa liste de sept priorités, présentée il y a quelques semaines, pour améliorer l’école.

Hormis la revalorisation de la formation professionnelle, le ministre de l’Éducation souhaite ajouter un deuxième adulte en classe, soit les éducatrices en services de garde, afin d’assister les enseignants, qui doivent gérer des classes avec de plus en plus d’élèves aux besoins particuliers

Il veut également raccourcir la formation des enseignants afin de combler la rareté de la main-d’œuvre.

Le ministre souhaite aussi que chaque école puisse offrir au moins un projet particulier et que tous les élèves puissent être inscrits à un projet.

Bernard Drainville veut poursuivre la rénovation et la construction d’écoles, puisqu’un grand nombre d’entre elles sont vétustes.

Enfin, il veut, à l’instar de son collègue Christian Dubé, obtenir un meilleur accès aux données du réseau.