Recherche: Ottawa veut rehausser la sécurité, surtout dans les domaines sensibles

OTTAWA — Le gouvernement du Canada adopte une approche qu’il croit plus rigoureuse afin de protéger la sécurité nationale lors d’initiatives de recherche scientifique.

Dans une déclaration commune, trois ministres fédéraux expliquent que la recherche de pointe menée au Canada peut devenir une cible intéressante pour les acteurs étatiques étrangers qui présentent un risque pour la sécurité nationale. Dans un environnement où les menaces sont en constante évolution, des mesures s’imposent, ajoutent-ils.

Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, et ses collègues de la Santé, Jean-Yves Duclos, et de la Sécurité publique, Marco Mendicino, demandent à la Fondation canadienne pour l’innovation et aux conseils fédéraux subventionnaires de la recherche d’adopter une approche plus rigoureuse en ce qui a trait à la sécurité nationale. 

Ainsi, une demande de subvention de recherche dans un domaine sensible sera refusée si l’un des chercheurs travaillant sur le projet est affilié à une institution étatique étrangère qui représente un risque pour la sécurité nationale. Il peut s’agir d’une université, d’un institut de recherche ou d’un laboratoire rattaché à une organisation militaire ou à un organisme de défense.

Les trois ministres assurent que cette politique améliorée sera mise en œuvre rapidement et en étroite consultation avec les ministères, les organismes de sécurité nationale et la communauté de la recherche.

La déclaration ne mentionne pas de pays en particulier, mais les responsables de la sécurité canadiens avertissent ouvertement depuis des années que la Russie et la Chine ciblent la technologie de pointe du Canada.

Le gouvernement évoque aussi la création d’un centre de la sécurité de la recherche qui fournira des conseils et une orientation directement aux établissements de recherche.

Les institutions canadiennes sont invitées par le gouvernement du Canada à adopter des lignes directrices pour tous leurs partenariats de recherche, particulièrement ceux liés à des domaines sensibles. 

Le pays doit s’engager avec le monde avec « les yeux grands ouverts», a déclaré M. Champagne mercredi. 

«En ce qui concerne la recherche sensible, je pense que nous devons tous en faire plus», a-t-il déclaré aux journalistes.

Interrogé sur la cible des dernières mesures, le ministre libéral a admis qu’elles concernaient «la Chine et les autres».

«Mais vous savez quoi? Nous devons nous assurer que cela ne se produit pas avec d’autres États qui pourraient mener des recherches qui seraient préjudiciables à notre sécurité nationale, a-t-il mentionné.

«Cela pourrait aussi être avec la Russie.»